Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé mercredi 3 janvier les commentaires « incendiaires » de deux ministres israéliens qui ont appelé les Palestiniens à quitter Gaza. Des propos également condamnés par le ministère des affaires étrangères français.
Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale et chef du parti d’extrême droite procolons Force juive, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza, après la guerre en cours, et à « encourager » la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire de Bezalel Smotrich.
Le ministre des finances et chef du parti Sionisme religieux, qui fait partie de la coalition gouvernementale au pouvoir, a, lui, préconisé dimanche un retour de colons juifs dans la bande de Gaza après la guerre, estimant que la population palestinienne de ce territoire devrait être « encouragée » à émigrer vers d’autres pays.
« Je condamne fermement les déclarations incendiaires et irresponsables des ministres israéliens Ben Gvir et Smotrich insultant la population palestinienne de Gaza et appelant à leur départ massif », a dénoncé M. Borrell. « Des déplacements forcés sont strictement interdits et considérés comme une grave violation du droit international humanitaire et les mots ont un sens » a dit M. Borrell sur les réseaux sociaux.
Le ministère des affaires étrangères français a aussi dénoncé ces propos dans un communiqué : « La France condamne les propos des ministres israéliens des finances, M. Bezalel Smotrich, et de la sécurité nationale, M. Itamar Ben Gvir » et appelle Israël « à s’abstenir de telles déclarations provocatrices, qui sont irresponsables et alimentent les tensions ».
Jeudi, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit « très troublé » par ces déclarations. « Le droit international interdit le transfert forcé de personnes protégées à l’intérieur d’un territoire occupé ou leur expulsion de ce territoire », a-t-il rappelé sur le réseau social X.
« La solution doit être imposée de l’extérieur »
Une éventuelle résolution du conflit entre Israël et les Palestiniens devra être « imposée de l’extérieur » par la communauté internationale, car « les deux parties ne seront jamais capables de parvenir à un accord », a, par ailleurs, estimé Josep Borrell.
« Ce que nous avons appris ces trente dernières années, et ce que nous apprenons maintenant avec la tragédie vécue à Gaza, c’est que la solution doit être imposée de l’extérieur », a déclaré M. Borrell, dans un discours prononcé lors d’une conférence diplomatique à Lisbonne.
« La paix ne sera obtenue de façon durable que si la communauté internationale s’implique intensément pour y parvenir et impose une solution », a-t-il souligné en évoquant un effort auquel devraient participer « les Etats-Unis, les Européens et les Arabes ».
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont causé la mort 22 313 personnes, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, selon un nouveau bilan mercredi du ministère de la santé gazaoui, administré par le Hamas. Les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza continuent d’être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.
L’Etat hébreu poursuit ses bombardements dans la bande de Gaza en représailles à une attaque d’une ampleur sans précédent menée par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes en Israël, en majorité des civils, selon les dernières données officielles israéliennes.
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