Tetris : le record improbable établi par un garçon de 13 ans

Un américain de 13 ans est devenu le premier humain à vaincre le jeu vidéo Tetris. ©Getty - artpartner-images
Un américain de 13 ans est devenu le premier humain à vaincre le jeu vidéo Tetris. ©Getty - artpartner-images
Un américain de 13 ans est devenu le premier humain à vaincre le jeu vidéo Tetris. ©Getty - artpartner-images
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Un américain de 13 ans est devenu le premier humain à vaincre le jeu vidéo Tetris, après 40 minutes de jeu acharné et 3 800 blocs ingénieusement empilés.

Une bonne nouvelle, et un beau symbole de voir un adolescent réussir à résoudre pour la première fois dans l’histoire le mythique jeu Tetris. Ainsi, Willis Gibson, c’est son nom, devient porteur d’espoir, celui de toujours y croire même confronté à certaines situations qui paraissent sans solution. Une manière de nous dire, manette en main, qu’aucune situation n’est inextricable. Avouez que si on fait de notre triste actualité un Tetris, cela rassure.

Pour rappel, le jeu consiste à résister à la chute sans fin des tétrominos, des blocs aux apparences différentes, en les faisant disparaître en formant des lignes. On ne peut pas vraiment gagner contre l’ordinateur, on peut juste parvenir à ne pas perdre, vous noterez la nuance, presque une leçon de vie.

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Ne pas perdre, c’est bien ce que ce jeune streamer américain a réussi à faire après 40 minutes de jeu non stop, en alignant 3 800 blocs. Il a forcé le jeu à planter en frôlant, lui, l’évanouissement.

Bonne nouvelle car jusqu’ici, seule une intelligence artificielle était parvenue à un tel exploit. À une époque où l’on se gargarise, chaque jour, des supposés progrès de la machine, il est de bonne augure de saluer la dextérité humaine.

Une performance 40 ans après la création du jeu

Hasard des chiffres, de 2024 à 1984, année où ce jeu a été imaginé par un ingénieur russe Alekseï Pajitnov officiant à l’académie des sciences de l’URSS. L’homme imagine ce programme et le baptise Tetris, contraction de trétromino - la figure géométrique - et de Tennis, l’une de ses passions.

Le jeu circule d’un ordinateur à l’autre chez les ingénieurs de l’académie. Ils deviennent complètement addicts à ce puzzle d’un nouveau genre, à tel point qu'il sera interdit par la direction, par crainte d'une démobilisation des effectifs. Mais Tetris se propage en dehors des murs pour gagner des centaines d’ordinateurs d’autres institutions à Moscou.

Pajitnov sent qu’il tient quelque chose, une formule qui stimule réflexion et rapidité d’exécution. Il va trouver des associés, qui vont plus ou moins le trahir, jusqu’à faire atterrir son Tetris de l’autre côté du bloc à Las Vegas, dans le salon de la technologie du CES.

Là-bas, beaucoup d’éditeurs américains restent sceptiques. S’ils sont conquis par la mécanique du jeu, ils doutent qu’un produit soviétique fonctionne en Occident. Et pourtant en 1988, un accord est trouvé pour les briques de Tetris qui peuvent s’exporter dans le monde entier. Une licence globale est accordée par l’académie des sciences. Elle ne versera pas un kopeck à Pajitnov qui, beau joueur, déclarera que son plus grand bonheur est d’avoir rendu les gens heureux.

Quelques années plus tard, il prendra tout de même sa revanche en prenant la nationalité américaine et en récupérant les droits de son jeu pour fonder "The Tetris Compagny". Aujourd’hui, il doit forcément sourire en imaginant ce gamin de 13 ans prendre à revers son Tennis-Tetris, l’œuvre de sa vie.

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