4 686 étrangers délinquants ont été expulsés en 2023, un chiffre en hausse de 30%, annonce le ministère de l’Intérieur

C’est 30 % d’expulsions de plus qu’en 2022, selon Beauvau.

Palaiseau, le centre de rétention administrative de Palaiseau, le 11 décembr 2023. LP/Thomas Diquattro
Palaiseau, le centre de rétention administrative de Palaiseau, le 11 décembr 2023. LP/Thomas Diquattro

    Il s’agit d’une hausse de 30 % en un an. Un total de 4 686 étrangers délinquants ont été expulsés en 2023, a annoncé ce jeudi le ministère de l’Intérieur, deux semaines après l’adoption dans la douleur de la loi immigration, qui prévoit de faciliter les éloignements.

    « En 2023, conformément aux consignes de grande fermeté du Président de la République, 4686 étrangers délinquants ont été reconduits dans leur pays d’origine, soit 30% de plus qu’en 2022 et plus du double du nombre de 2021 », a complété dans un tweet Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, rappelant qu’ « à partir de la fin du mois de janvier, la loi immigration permettra d’accroître encore considérablement ces expulsions ».

    Dans le détail, 4 686 étrangers délinquants ont été expulsés en 2023, contre 3 615 en 2022 et 1 800 en 2021, a précisé le ministère.

    Darmanin veut « accélérer » le rythme des expulsions

    Les principales zones de destination des personnes expulsées sont, dans l’ordre, le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Europe centrale. Ces chiffres correspondent aux « éloignements effectifs à la sortie de centre de rétention administrative et aux mises à exécution des arrêtés ministériels d’expulsion », précise-t-on place Beauvau.

    Cela n’inclut pas les personnes expulsées en raison de leur inscription au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

    Gérald Darmanin, qui a réuni les préfets jeudi matin au ministère de l’Intérieur, « s’est félicité de ce premier bilan » et leur a demandé « d’accélérer encore en la matière, notamment grâce aux apports de la loi immigration dès lors que celle-ci sera promulguée », a confié son entourage.

    Le texte, sur lequel doit encore statuer le Conseil constitutionnel avant d’être promulgué, prévoit notamment l’expulsion d’étrangers délinquants en situation régulière, même ceux arrivés en France avant leur 13 ans ou ayant un conjoint français.

    Sont concernés les « étrangers représentant une menace grave pour l’ordre public, sous le contrôle du juge et sans remise en cause du droit à la vie privée et familiale », soit « environ 4000 étrangers par an », notamment des personnes condamnées « à des faits comme des viols, des meurtres ou des trafics de stupéfiants », précise Beauvau.