"Un habitant sur quatre est concerné par le risque inondation en France", rappelle une experte
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Tout le pays est vulnérable face aux risques d'inondations, a prévenu ce jeudi sur France Inter et franceinfo Stéphanie Bidault, chargée de la gestion des risques et des crises à l'Association des maires de France (AMF). Elle appelle à mettre en place rapidement des stratégies de prévention.
Le ministre de la Transition écologique a promis des "réponses exceptionnelles" lors d'une visite, ce jeudi, dans le Pas-de-Calais toujours classé en vigilance rouge deux jours après le début d'un nouvel épisode de crues hors normes. Interrogé sur la possibilité d'exproprier les habitants de certains quartiers trop exposés aux inondations, Christophe Béchu n'a rien exclu : "Toutes les questions doivent être posées", a-t-il répondu. "Ce sont des décisions qui ont été prises ailleurs", a-t-il ajouté, citant le rachat par l'État de centaines de maisons après la tempête Xynthia en 2010 ou une décision plus récente à Mandelieu (Alpes-Maritimes).
La France vulnérable au risque inondation
Des déclarations qui ne surprennent pas Stéphanie Bidault, chargée de la gestion des risques et des crises à l'Association des maires de France (AMF), invitée de France Inter et franceinfo. "On a une France très exposée au risque inondation", a-t-elle souligné. "L'eau est partout. La plupart de nos villes, historiquement, se sont construites au bord des cours d'eau, au bord des fleuves, au bord de la mer, pour des raisons économiques, ce qui fait que finalement, on récupère une situation de forte exposition".
Dans le pays, 17,1 millions d'habitants permanents sont exposés aux différentes conséquences des inondations par débordement de cours d'eau, soit un habitant sur quatre selon des chiffres du ministère de la Transition écologique. "Plus de la moitié de nos communes sont potentiellement exposées et aucun département n'est épargné", selon Stéphanie Bidault.
Aucun département épargné
Habitations, entreprises, exploitations agricoles... : "tous les enjeux existent, tous les biens sont concernés par ce risque" d'après l'experte et "il faudra envisager des délocalisations dans certains secteurs", a-t-elle averti, réagissant aux propos du ministre sur les expropriations.
Mais ce ne sont pas les seules options, rappelle Stéphanie Bidault : "les délocalisations sont difficiles à vivre pour les habitants, mais aussi difficiles en termes de procédures et de coûts. Il y a aussi l'adaptation - il faudrait systématiquement profiter d'actions de rénovation et de reconstruction pour adapter les biens au risque inondations - ou intervenir en amont, en restaurant les zones d'extension de crues, et en rehaussant des ouvrages de protection par exemple".
Et de conclure : "ce qui est sûr, c'est que cette adaptation sera longue et couteuse" et "ce qui est valable sur un secteur ne le sera pas nécessairement sur un autre", prévient l'experte qui appelle à davantage de concertations entre l'ensemble des acteurs afin de mettre en œuvre "des stratégies de prévention et d'action qui correspondent aux problématiques des communes".
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