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Crise de l’eau : des robinets à l’origine de la pollution au plomb dans le sud-est de Mayotte

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Les communes de Dembéni et Bandrélé, ainsi que le village de Sada, étaient frappés d’une interdiction de boire de l’eau du robinet depuis plusieurs semaines maintenant. L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte indique, ce jeudi 4 janvier, que la pollution au plomb serait due à la robinetterie. Toutes les mesures d’interdiction sont levées pour les localités concernées. Ce vendredi 5 janvier, aucune commune mahoraise ne fait l’objet d’interdiction ou de vigilance pour la consommation de l’eau ou même la baignade (voir encadré).

Le couperet était tombé le 14 décembre. Du plomb retrouvé dans le réseau d’eau à Ongojou dépassait la limite autorisée. Depuis, des tests étaient réalisés pour trouver l’origine de cette présence de métaux lourds. « Les résultats de ces plans de tests permettent aujourd’hui d’imputer la source de contamination à des robinets utilisés à Mayotte, de manière individuelle ou collective », informe l’Agence régionale de santé, via un communiqué daté de ce jeudi. En effet, la présence du métal a été remarquée « sur certains prélèvements effectués en distribution (chez des particuliers – habitations – ou rampes d’eau, etc.) et directement à l’ouverture du robinet (premier jet) ».

Les villages de la commune de Dembéni (Ongojou, Tsararano, Dembéni, Iloni et Hajangoua), quelques-uns de la commune de Bandrélé (Hamouro, Nyambadao et Bandrélé), puis celui de Sada, depuis le 21 décembre, étaient sous le coup d’une interdiction de boire l’eau du robinet, de se laver les dents avec ou de l’utiliser pour cuisiner. Celle-ci n’a plus cours dorénavant. « L’eau distribuée à Mayotte est potable et conforme aux exigences requises pour la consommation humaine », défend l’ARS.

Pas de traces dans les retenues

Alors que leur remplissage au cours de cette saison des pluies est déterminant pour conjurer la crise de l’eau, les retenues collinaires de Combani et Dzoumogné ne sont pas touchées par cette pollution. Tous les tests montrent que celle-ci n’existe qu’en aval du réseau. L’ARS rappelle qu’elle ne présente un risque que si le plomb est ingéré en grandes quantités sur le court terme ou plus longuement de manière régulière (ce qui peut développer le saturnisme). « Les premiers symptômes sont peu distinctifs, et réversibles (anémies, troubles digestifs, céphalées, fatigue) tandis que les symptômes les plus graves concernent les atteintes neurologiques centrales et périphériques. Les femmes enceintes et les jeunes enfants sont davantage sensibles à l’exposition au plomb : l’application des recommandations est alors d’autant plus importante pour ces publics vulnérables »,

Dans les premières mesures, la Société mahoraise des eaux (SMAE) s’est engagée à remplacer les robinets de ses rampes. La consigne est désormais de faire couler dix secondes pour limiter la présence de métaux lourds. « Il est également nécessaire de rappeler la réglementation en termes d’utilisation de matériaux pour la distribution de l’eau : le fabriquant se doit de respecter les normes de fabrication concernant la robinetterie destinée à de l’eau de consommation et le vendeur/installateur doit être en capacité technique de fournir les caractéristiques des produits qu’il propose. Cette consigne réglementaire, de portée nationale, sera rappelée aux fournisseurs ainsi qu’aux installateurs », ajoute l’ARS, qui pour la première fois depuis le 14 décembre, n’impose plus de mesures de vigilance ou d’interdiction liées à l’eau sur l’île (voir ci-dessous).

Pollution marine : l’interdiction de baignade aussi levée

La présence de cyanobactéries, détectée le 22 décembre à Hagnoundrou, avait entraîné une interdiction de baignade, de pratiquer des activités nautiques et de pêche pour tout le sud de Mayotte. Le jeudi 28 décembre, ces mesures ne concernaient plus les communes de Sada et Bandrélé. Le samedi 30 décembre, la levée a été étendue aux dernières concernées, à savoir Chirongui, Kani-Kéli et Bouéni.

« Ce sont des organismes microscopiques aux caractéristiques similaires aux bactéries. Ces dernières sont assimilées à des algues (« algues bleues »). Les cyanobactéries libèrent des toxines (cyanotoxines) qui peuvent être dangereuses pour la santé », précisait l’agence, le week-end dernier. Les symptômes qui peuvent être observés au contact de ces organismes sont l’irritation et la rougeur de la peau, du nez, de la gorge, des yeux ou des muqueuses. En cas d’ingestion, cela peut être des maux de ventre, diarrhées, nausées, vomissements ou céphalées (douleurs au niveau du crâne).

Le village de M’ramadoudou, dans la commune de Chirongui, a connu une contamination de type bactériologique détectée le 22 décembre. Les mesures de vigilance ont pu cependant rapidement être levées, le 26 décembre, avec des analyses s’avérant conformes.

 

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