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Malgré les attaques en mer Rouge, la piraterie dans le monde est restée à un niveau historiquement bas en 2023

Au total, 295 actes de piraterie ont été répertoriés par une agence de sûreté maritime française. Une légère baisse par rapport à l’année précédente

Le MV Ruen, attaqué par des pirates somaliens. — © keystone-sda.ch
Le MV Ruen, attaqué par des pirates somaliens. — © keystone-sda.ch

Les actes de piraterie sont restés stables dans le monde en 2023, à un niveau historiquement bas et ce malgré un regain de tension en mer Rouge et dans l’océan Indien, a annoncé lundi le pôle d’expertise français dédié à la sûreté maritime MICA Center. Au total, 295 actes de piraterie et de brigandage ont été dénombrés en 2023, contre 300 en 2022, au plus bas depuis le début des statistiques en 2008, selon le bilan annuel du Maritime Information Cooperation & Awareness (MICA) Center, hébergé à Brest.

«Globalement, on est plutôt sur des tendances générales stables» malgré «de nombreux foyers d’insécurité dans l’océan Indien», a souligné auprès de l’AFP le capitaine de frégate Eric Jaslin, commandant du MICA Center. La fin de l’année 2023 a été marquée par une vague d’attaques menées par les rebelles houthis du Yémen contre des navires marchands autour du détroit de Bab-el-Mandeb, qui relie la mer Rouge à l’océan Indien. Environ 12% du commerce mondial transite par ce détroit. «La menace est violente avec des missiles, des drones chargés d’explosif. Il y a une vraie inquiétude autour de ce détroit», souligne le commandant Jaslin.

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L’an dernier, 47 attaques de ce type ont été comptabilisées, essentiellement autour du détroit de Bab-el-Mandeb, mais aussi près du détroit d'Ormuz (à l’embouchure du golfe Persique) et au large des côtes indiennes. Une recommandation a été passée aux navires marchands d’arrêter leur signal AIS (Automatic identification system), qui permet leur localisation en temps réel, à l’approche du détroit de Bab-el-Mandeb. Ou, à défaut, d’émettre le minimum d’informations possible. «Ce n’est pas un gage de survie mais ça complique le travail de l’ennemi», pointe le commandant Jaslin.

Des enlèvements dans le Golfe de Guinée

Des cas de piraterie ont également été répertoriés au large de la Somalie, pour la première fois depuis 2017. «Est-ce une piraterie d’opportunité car tous les moyens (militaires, ndlr) sont focalisés sur la mer Rouge? Ou est-ce un phénomène qui redémarre? C’est trop tôt pour le dire», affirme Eric Jaslin.

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Dans les eaux du Golfe de Guinée, jusqu’à récemment considérées comme parmi les plus dangereuses au monde pour la piraterie, seuls sept navires ont été piratés en 2023, contre 26 en 2019. Le nombre d’enlèvements est cependant reparti à la hausse, avec 18 personnes touchées en 2023 contre deux en 2022, sans retrouver les sommets de 2019 (146). Dans cette zone, «on est loin d’être dans une situation complètement sereine», met en garde Eric Jaslin. «Il y a toujours un potentiel pour que ça redémarre.»

Créé en 2016, le MICA Center veille 24h/24 sur le trafic maritime mondial. Il a noué des partenariats avec 65 compagnies maritimes.