L’an dernier, 47 attaques de ce type ont été comptabilisées, essentiellement autour du détroit de Bab-el-Mandeb, mais aussi près du détroit d'Ormuz (à l’embouchure du golfe Persique) et au large des côtes indiennes. Une recommandation a été passée aux navires marchands d’arrêter leur signal AIS (Automatic identification system), qui permet leur localisation en temps réel, à l’approche du détroit de Bab-el-Mandeb. Ou, à défaut, d’émettre le minimum d’informations possible. «Ce n’est pas un gage de survie mais ça complique le travail de l’ennemi», pointe le commandant Jaslin.
Des enlèvements dans le Golfe de Guinée
Des cas de piraterie ont également été répertoriés au large de la Somalie, pour la première fois depuis 2017. «Est-ce une piraterie d’opportunité car tous les moyens (militaires, ndlr) sont focalisés sur la mer Rouge? Ou est-ce un phénomène qui redémarre? C’est trop tôt pour le dire», affirme Eric Jaslin.
Dans les eaux du Golfe de Guinée, jusqu’à récemment considérées comme parmi les plus dangereuses au monde pour la piraterie, seuls sept navires ont été piratés en 2023, contre 26 en 2019. Le nombre d’enlèvements est cependant reparti à la hausse, avec 18 personnes touchées en 2023 contre deux en 2022, sans retrouver les sommets de 2019 (146). Dans cette zone, «on est loin d’être dans une situation complètement sereine», met en garde Eric Jaslin. «Il y a toujours un potentiel pour que ça redémarre.»
Créé en 2016, le MICA Center veille 24h/24 sur le trafic maritime mondial. Il a noué des partenariats avec 65 compagnies maritimes.