En Belgique, les 10% les plus nantis détiennent plus de la moitié du patrimoine

Pour la première fois, la BNB ne se base pas sur les revenus de ses habitants, mais sur le patrimoine net des ménages belges, y compris dans les autres pays européens. Cela permet de mieux cerner la richesse des plus nantis qui, jusqu’ici, n’ont jamais été très motivés pour participer aux enquêtes sur les revenus, ce qui biaisait légèrement les résultats.

Cette fois, ce sont donc les biens immobiliers et les biens financiers qui ont été pris en compte, déduction faite des dettes :

Ce que l’on constate, c’est que la distribution des richesses est nettement plus inégalitaire que la distribution des revenus.

Mais la corrélation entre les deux est forte puisque les inégalités tendent à se cumuler et à se reproduire : "Les inégalités ont tendance à s’entretenir. Derrière les revenus, le patrimoine, il y a l’accès à la santé, à l’éducation, le travail, les loisirs, etc. Par ailleurs, l’héritage et les revenus du capital ont aussi tendance à entretenir ces inégalités", explique Naïm Cordemans, expert à la BNB.

Malgré tout, ces inégalités restent stables en Belgique et notre pays est le moins inégalitaire de la zone euro en moyenne :

À cela s’ajoute un patrimoine médian des ménages plus élevé en Belgique que dans la plupart des pays de la zone euro :

Autre enseignement, selon Géraldine Thiry, la directrice de la Banque nationale de Belgique, "Ces inégalités ont légèrement tendance à se contracter au cours des cinq dernières années, que ce soit parce que la part détenue par les 10% les plus riches de la population a tendance à diminuer ou que ce soit, quand on regarde les 50% les moins nantis de la population, on voit que le pourcentage de patrimoine qu’ils détiennent a tendance à légèrement augmenter."

Reste que, dans le futur, plusieurs facteurs sont susceptibles de creuser l’inégalité tels que la transition énergétique, les nouvelles technologies et le vieillissement de la population.