Alors que l'affaire Depardieu est sur toutes les lèvres, voilà qu'une autre polémique pourrait à nouveau ébranler le cinéma français. Judtih Godrèche a fait des révélations inattendues dans son documentaire Icon of French Cinema diffusé le mois dernier sur Arte, concernant la nature de sa relation avec un réalisateur, Benoît Jacquot, qu'elle avait dans un premier temps refusé de nommer. Pour lui, elle avait tourné dans les films Les mendiants (1988) et La désenchantée (1990). À l'époque, l'actrice était âgée de seulement 14 ans et lui venait de souffler ses 40 bougies. Interpellée par les images d'une interview de ce dernier datant d'il y a plusieurs années, partagées par un anonyme, de mauvais souvenirs sont aussitôt remontés à la surface et Judith Godrèche s'était alors décidée à dénoncer publiquement son "emprise" sur les réseaux sociaux plus tôt ce mois-ci.
L'héroïne de L'auberge espagnole s'était alors interrogée. "Je ne peux m’empêcher de poser la question. Qui a de l'estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide ? D'où lui vient ce sentiment d'impunité ?", avait-elle écrit, reprenant des termes abondamment employés dans l'affaire Depardieu qui a pris un tournant médiatique sans commune mesure après la diffusion d'un numéro de Complément d'enquête.
Judith Godrèche regrette l'impunité de Benoît Jacquot
Judith Godrèche a été invité par Yann Barthès dans son émission Quotidien pour s'exprimer plus largement à propos de sa relation avec Benoît Jacquot. Sur TMC, l'actrice n'a pas réussi à contenir ses émotions. C'est avec les larmes aux yeux qu'elle s'est souvenue du moment où elle avait découvert les images de cette interview qui l'ont fait réagir. "Je ne pouvais pas sortir de ma chambre, j'ai vomi. De le voir me transformer en objet et parler de moi comme d’un truc, parler à ma place, parler de mon désir… C'était tellement violent", a-t-elle déclaré.
Dans la foulée, la mère de Noé Boon a souligné que "le consentement n'existe pas à 14 ans". "On ne consent pas et on n'est pas excitée à l'idée de coucher avec un homme de 40 ans à 14 ans", a-t-elle assuré. Elle a dénoncé par ailleurs "la jouissance du monstre", lequel projetait sur elle "son excitation". "J'ai vécu cette sexualisation, mais de le voir parler et utiliser encore ces mots-là… C'était un choc de l'entendre en parler de façon très mondaine, en rigolant, en s'en vantant… L'impunité est à un tel niveau", a-t-elle conclu, suggérant que Benoît Jacquot pourrait porter plainte contre elle pour diffamation. Lui, n'a toujours pas pris la parole publiquement.
