Giorgia Meloni sous pression pour dissoudre un groupe néofasciste, après un rassemblement géant à Rome

Ce lundi marque l’anniversaire du massacre d’Acca Larentia, au cours duquel trois jeunes membres du Mouvement social italien (parti de droite) ont été tués le 7 janvier 1978. Chaque année, on commémore la mort des jeunes tués pendant les « années de plomb », lorsque la politique a viré à la violence entre la fin des années 1960 et le début des années 1980. [EPA-EFE/ALESSANDRO DI MEO]

En Italie, les partis d’opposition de gauche ont demandé à la Première ministre Giorgia Meloni de prendre des mesures, voire de dissoudre le groupe de militants d’extrême droite qui, dimanche (7 janvier), a commémoré la mort de trois de ses anciens membres et a été vu en train de faire des saluts fascistes lors d’un rassemblement à Rome.

Lundi 8 janvier marquait l’anniversaire du massacre d’Acca Larentia, au cours duquel trois jeunes membres du Mouvement social italien (MSI), parti néofasciste créé après la mort de Benito Mussolini, ont été tués le 7 janvier 1978. Chaque année, est commémorée la mort des jeunes tués pendant les « années de plomb », lorsque la politique italienne a viré à la violence entre la fin des années 1960 et le début des années 1980.

Mais parallèlement à la cérémonie institutionnelle de commémoration, une autre cérémonie a été organisée par des militants d’extrême droite que l’on voit, dans une vidéo devenue virale, faire plusieurs fois le salut fasciste à l’unisson.

Cependant, la proximité temporelle et géographique des deux événements a suscité la controverse, et la présence de deux représentants des Frères d’Italie (Fratelli d’Italia) — le président de la région du Latium, Francesco Rocca, et le vice-président de la Chambre des députés, Fabio Rampelli — lors de l’événement institutionnel a incité les partis d’opposition de gauche à demander à Mme Meloni de prendre ses distances par rapport à ces événements.

« Faire le salut romain ne nous appartient pas », a commenté M. Rampelli, tandis que le bureau de presse des Frères d’Italie parle de « l’hypocrisie habituelle de la gauche », étant donné que cette cérémonie où des militants ont fait le salut fasciste n’est pas une nouveauté.

« Jusqu’à présent, même sous les gouvernements PD (de gauche), on considérait qu’il ne fallait pas intervenir pour l’empêcher. Il est curieux que la gauche n’ait changé d’avis que maintenant. Utiliser la mémoire de la mort tragique de trois jeunes hommes tués par la haine communiste pour faire une propagande vicieuse est sordide et lâche », peut-on lire dans la note du parti de Mme Meloni.

Toutefois, ces mots ne suffisent pas à calmer l’opposition, la cheffe de file du parti démocratique (S&D), Elly Schlein, ayant annoncé qu’elle soumettrait une question parlementaire au ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi.

« Ce qui s’est passé n’est pas acceptable [] Les organisations néo-fascistes doivent être dissoutes, comme le prévoit la Constitution (italienne) », a précisé Mme Schlein.

L’ancien Premier ministre Giuseppe Conte du Mouvement 5 étoiles (M5S, Movimento 5 Stelle) a ajouté que Mme Meloni devrait se prononcer puisqu’elle a un rôle institutionnel en tant que Première ministre.

« Nous sommes face à une apologie du fascisme, et c’est un crime. J’ai lu que M. Rampelli avait pris ses distances, il serait bon que la Première ministre prenne également ses distances. Je pense que cela ne lui posera aucun problème puisqu’elle a déclaré ne pas être nostalgique du fascisme », a déclaré M. Conte.

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