France«Il n'a pas envie de bosser avec un gamin de 34 ans»
La nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre a été retardée, en raison de la contestation de certains ténors de la majorité, comme Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin.
Gabriel Attal (gauche) a été ministre délégué aux Comptes publics et travaillait sous les ordres de Bruno Le Maire.
Gabriel Attal va s’atteler, mercredi, à former son futur gouvernement, au lendemain de sa nomination par le président Emmanuel Macron. Devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre de la Ve République, Attal doit désormais composer son équipe gouvernementale sous le signe du «réarmement» et de la «régénération» souhaités par le chef de l'État, écrit l'AFP.
La nomination de Gabriel Attal ne s'est pas faite sans accroc: l'annonce aurait dû tomber lundi soir vers 19h, mais elle a dû être retardée, selon BFMTV. La raison? En coulisses, la colère grondait. Plusieurs ténors de la majorité voyaient en effet d'un très mauvais œil l'arrivée à la tête du gouvernement de l'éphémère ministre de l'Éducation nationale. La chaîne d'information en continu évoque notamment Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Édouard Philippe.
Jusque tard dans la nuit de lundi à mardi, ils auraient exigé de ne pas avoir à travailler sous les ordres de Gabriel Attal. «Bruno et Gérald ont hurlé», souffle un de leurs collègues. «Bruno Le Maire n'a pas envie de bosser pour un gamin de 34 ans», confie un proche de l'actuel ministre de l'Économie, dont l'avenir au sein du gouvernement reste incertain. «On peut comprendre que par ego, il n’ait pas envie d’être sous l’autorité de son ex-secrétaire d’État», a susurré à l'AFP un conseiller de l’exécutif.
Attal «va ringardiser» Philippe
Gérald Darmanin, lui, devrait rester au ministère de l’Intérieur. «Il a eu un échange avec le président qui lui a redit sa confiance», a confié mardi soir une source proche du ministre. Un temps évoquée, la piste d’un atterrissage au ministère des Affaires étrangères semble donc écartée. Le Maire et Darmanin démentent avoir contesté la nomination de leur jeune collègue. «Il ne s’est absolument pas opposé», assure un proche de l'actuel ministre de l'Intérieur. «La relation est excellente. Le ministre a respect et amitié pour Gabriel Attal», assure-t-on dans l'entourage de Bruno Le Maire.
De son côté, l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, n'apprécierait que très peu l'arrivée au pouvoir de Gabriel Attal, qui pourrait lui faire de l'ombre en vue de l'élection présidentielle de 2027. Au baromètre de la popularité, le trentenaire talonne en effet Édouard Philippe. «Il va le ringardiser», persifle un député. D'autres estiment au contraire qu'Emmanuel Macron envoie délibérément Gabriel Attal au casse-pipe: Selon un proche du président, celui-ci aurait nommé le jeune ministre «pour cramer son héritier car il ne veut pas d'héritier. C'est aussi simple que cela».