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Gouvernement de Gabriel Attal: Darmanin et Le Maire restent, nomination surprise de Dati à la Culture

Deux jours après la nomination de Gabriel Attal à Matignon, le casting de l'équipe gouvernementale a enfin été annoncé par le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler depuis l'Élysée. 

Le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler lors de l'annonce du gouvernement de Gabriel Attal, le 11 janvier 2024.
Le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler lors de l'annonce du gouvernement de Gabriel Attal, le 11 janvier 2024. © Dimitar Dilkoff / AP
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Nomination ou reconduction ? L'apparition du nouveau Premier ministre et de Gérald Darmanin ensemble mercredi 10 janvier, lors d'une visite dans un commissariat du Val-d'Oise avait déjà donné quelques indications. Bruno Le Maire, garde son portefeuille à Bercy et sera toujours en charge de l'Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et du Numérique.

Eric Dupont-Moretti a su imposer son style dans le précédent gouvernement et conserve sa casquette de garde des Sceaux. Sébastien Lecornu reste aussi aux Armées, le MoDem Marc Fesneau à l'Agriculture et Christophe Béchu, du parti d'Edouard Philippe Horizons, à la Transition écologique et à la Cohésion des Territoires.

Stéphane Séjourné, un proche d'Emmanuel Macron au Quai d'Orsay

On le donnait possible tête de liste aux prochaines élections européennes. Stéphane Séjourné va finalement diriger la diplomatie française. C'est un macroniste de la première heure. Il rejoint Emmanuel Macron en 2014, alors que le futur chef de l'État est encore ministre de l'Économie.

Homme de l'ombre, il sera l'un des plus proches conseillers à l'Élysée avant de sa lancée aux européennes de 2019. Malgré un manque de charisme pendant la campagne, c'est lui qui préside depuis le groupe Renew Europe au Parlement européen. En plus de sa casquette de chef du parti présidentiel, il reste l'un des visiteurs du soir d'Emmanuel Macron. Sur le plan personnel, Stéphane Séjourné a été en couple avec le nouveau Premier ministre Gabriel Attal.

À 38 ans, Stéphane Séjourné devient le plus jeune ministre des Affaires étrangères. Sa proximité de 10 ans avec le chef de l'État devrait l'aider à trouver sa place au ministère des Affaires étrangères et de l'Europe, à côté de l'ambitieux ministre des Armées Sébastien Lecornu.

En choisissant de nommer son homme de confiance au Parlement européen au Quai d'Orsay, Emmanuel Macron en fait aussi un atout dans sa manche pour les élections européennes.

Arrivée de Rachida Dati au gouvernement, une surprise

C'est une nomination surprise dans le gouvernement de Gabriel Attal. Rachida Dati, maire Les Républicains du VIIe arrondissement de Paris débarque au ministère de la Culture.

Ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, a annoncé jeudi sa nomination comme ministre de la Culture aux élus parisiens de son parti Les Républicains, a appris l'AFP auprès de plusieurs maires d'arrondissement de la capitale. Dans un entretien accordé à TF1, Gabriel Attal décrit la nouvelle ministre comme une « femme d'engagement » qui « toute sa vie s'est battue pour obtenir ce qu'elle voulait ».

La nouvelle locataire de la rue de Valois est mise en examen depuis juillet 2021 pour « corruption » et « trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public » dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Rachida Dati nie toute irrégularité. Gabriel Attal, lui, invoque « la présomption d'innocence ». Après sa nomination, Eric Ciotti, le patron des Républicains, a annoncé exclure la nouvelle ministre de la Culture du parti. 

 

Le retour de Catherine Vautrin sur la scène politique

Une autre prise à droite pour le camp présidentiel, celle de Catherine Vautrin. Déjà pressentie pour Matignon en 2022, Elisabeth Borne lui avait finalement été préférée sur le fil. Présidente du Grand Reims depuis 2014, député de la Marne entre 2002 et 2017, elle était pourtant le premier choix d'Emmanuel Macron, qui lui avait même proposé le poste qu'elle avait accepté.

Mais dans l'entourage du président, ils ont été nombreux à s'opposer à sa nomination. Notamment pour ses prises de position contre le mariage homosexuel, près de 10 ans plus tôt. Emmanuel Macron a fini par céder et c'est Elisabeth Borne au profil plus à gauche qui a été nommée.

Vingt mois plus tard, Catherine Vautrin revient par une porte « plus petite » certes, mais assez grande quand même pour qu'elle accepte le poste. Un portefeuille très large qui regroupe le Travail, la Santé et les Solidarités que trois ministres, Olivier Dussopt, Agnès Firmin Le Bodo et Aurore Bergé se partageaient jusqu'alors. Avec une 3ᵉ place dans la hiérarchie du gouvernement, juste derrière Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

Et à 63 ans, celle qui a connu ses premières expériences ministérielles, 20 ans plus tôt sous la présidence de Jacques Chirac, effectue un retour remarqué sur la scène politique nationale.

Prisca Thevenot, nouvelle porte-parole du gouvernement

Après quelques mois comme secrétaire d’État, Prisca Thevenot récupère le poste très exposé de porte-parole du gouvernement. 

Elle n’avait jamais fait de politique, avant de s’engager au mouvement En marche en 2020. Consultante, ayant grandi en Seine-Saint-Denis, Prisca Thevenot devient fin 2020 porte-parole du parti présidentiel. En 2021, elle est élue conseillère régionale d’Île-de-France puis se présente aux élections législatives de juin 2022. Sous l’étiquette Renaissance, elle est élue députée des Hauts-de-Seine. 

Lors du remaniement de juillet 2023 elle est nommée secrétaire d'État auprès du Ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal en charge de la Jeunesse et du Service national universel dans le gouvernement Élisabeth Borne. Prisca Thévenot succède à donc Olivier Véran qui quitte le gouvernement et retourne vraisemblablement à son mandat de député de l’Isère. 

La nouvelle porte-parole sera dès demain devant les journalistes pour le traditionnel compte-rendu du conseil des ministres devant la presse. 

Portefeuille élargi pour Amélie Oudéa-Castéra

Amélie Oudéa-Castéra prend la tête d'un ministère élargi qui regroupe l'Éducation nationale et les Sports. On la dit « très proche » du président de la République qu'elle a cotoyé sur les bancs de l'ENA. Amélie Oudéa-Catsera, surnommée « AOC » par ses collaborateurs, devient la troisième ministre de l'Éducation nationale en moins de deux ans. Mais celle qui était jusqu'alors ministre des Sports prend donc la tête d'un « super-ministère ».

Les arcanes sportives, cette ancienne championne de tennis les connait bien. Elle est d'ailleurs au cœur de la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris depuis sa nomination en mai 2022. Mais en matière d'éducation, Amélie Oudéa-Castera est novice. Sa promotion inquiète les syndicats de l'éducation qui se sentent abandonnés par le gouvernement.

D'autant que ce nouveau ministère de l'Éducation et des Sports pose une question : la nouvelle ministre va-t-elle pouvoir se consacrer pleinement à l'éducation nationale, « grande cause du quinquennat » d'Emmanuel Macron ? En pleine année olympique, difficile d'imaginer un tel cumul des postes.

La liste des ministres annoncés par Alexis Kholer

Si certains gardent leur portefeuille, d'autres font leur arrivée dans cette nouvelle équipe gouvernementale.

  • Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et du Numérique
  • Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
  • Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
  • Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice
  • Sébastien Lecornu, ministre des Armées
  • Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
  • Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques
  • Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
  • Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
  • Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
  • Rachida Dati, ministre de la Culture

Parmi les ministres délégués sont nommés :

  • Prisca Thevenot, chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du gouvernement
  • Marie Lebec, chargée des Relations avec le Parlement
  • Aurore Bergé, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.

La nomination des secrétaires d'État devrait intervenir plus tard. Et le premier conseil des ministres aura lieu dès vendredi 12 janvier 2024.

20:00

Annonce du gouvernement de Gabriel Attal - Édition spéciale

RFI
Sur TF1, Gabriel Attal dit vouloir de ses ministres «de l'action» et «des résultats»

« Moi, ce que je veux, c'est de l'action, de l'action, de l'action » et « des résultats, des résultats, des résultats », a martelé le nouveau Premier ministre sur TF1 jeudi soir, en vantant « l'énergie » de ses ministres « engagés à 200% pour répondre aux attentes des Français ».

Il a notamment promis de tenir l'engagement d'Emmanuel Macron de baisser les impôts pour les classes moyennes. « Le président s'est engagé (à baisser les impôts de deux milliards d'euros, ndlr) et évidemment, on sera au rendez-vous de son engagement ».

À propos de la nomination surprise à la Culture de l'ancienne Garde des Sceaux sarkozyste Rachida Dati, mise en examen notamment pour corruption, Gabriel Attal a invoqué la « présomption d'innocence ».

Sur sa nomination à 34 ans comme plus jeune Premier ministre de l'histoire de la République, il a admis s'être demandé s'il était « capable d'assumer cette fonction ». Mais « j'ai décidé de m'engager, parce que j'aime mon pays, que j'ai envie de répondre aux attentes de nos concitoyens », a-t-il ajouté, en citant « la valorisation du travail, la sécurité, nos services publics, l'école, l'hôpital, le défi de l'environnement » et de « la lutte contre le réchauffement climatique ».

Interrogé sur la droitisation du gouvernement, il a affirmé qu'il n'était « pas là à demander à (ses) ministres de vider leurs poches pour (lui) montrer la carte de leur parti politique » et a assuré que le gouvernement comprenait « des personnes qui ont une sensibilité de droite » et des personnes « qui ont une sensibilité de gauche ».

Il a dit aussi sa conviction « qu'on peut avancer », malgré l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale, et promis d' « entendre (les oppositions, ndlr) ». « Il faut chercher à travailler avec elles ».

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