Face aux craintes d’une pénurie d’agriculteurs, le gouvernement veut aider les jeunes à s’installer
Un projet de loi imaginé pour susciter des vocations et faciliter la reprise d’exploitations agricoles doit être présenté la semaine prochaine par le nouveau gouvernement, a annoncé lundi le ministère de l’Agriculture.
« Renouvellement des générations »
Cette loi « en faveur du renouvellement des générations en agriculture sera présentée le 24 janvier au Conseil des ministres », a indiqué le cabinet du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau, reconduit dans ses fonctions.
L’urgence à favoriser la relève du monde agricole est reconnue d’un bout à l’autre de l’échiquier politique à l’heure où la population des près de 500 000 chefs d’exploitation vieillit.
La moyenne d’âge des exploitants agricoles est de 51,4 ans, selon le dernier recensement agricole.
« Il faut que des jeunes puissent s’installer »
Le ministère estime qu’« un tiers des agriculteurs – soit 166 000 exploitants ou co-exploitants agricoles » – seront partis à la retraite dans la décennie qui vient.
«Un des premiers projets de loi que je présenterai avec mon gouvernement, c’est un projet de loi sur le renouvellement des générations en agriculture», a déclaré le nouveau Premier ministre Gabriel Attal lors d’un déplacement dimanche à Caen, selon des images diffusées par BFMTV.
« Si on veut rester un pays souverain, avec une agriculture forte (…) il faut que des jeunes puissent s’installer », a-t-il souligné.
Création d’un nouveau diplôme
Le projet de loi doit notamment créer un nouveau diplôme de niveau bac+3, un « bachelor agro », ainsi que l’instauration d’un réseau « France services agriculture » – un guichet ou point d’entrée unique pour les prétendants à l’installation sous l’égide des chambres d’agriculture.
Il pose aussi le principe que chaque écolier bénéficie au moins d’une « action de découverte de l’agriculture », comme une visite de ferme.
À l’origine, M. Fesneau portait un projet de texte au format plus ambitieux : une « loi d’orientation agricole » – promesse de campagne d’Emmanuel Macron – adossée à un « pacte ». Pour les construire, des concertations ont été organisées pendant six mois aux niveaux national et régional.
« Préparer plutôt que subir »
La présentation de la loi a été plusieurs fois repoussée, agaçant la profession agricole.
Lors de ses vœux au monde agricole lundi, Marc Fesneau a brièvement évoqué le sujet à la fin de son discours, affirmant que le projet de loi avait « vocation à assumer la souveraineté, faire émerger une nouvelle génération (…), préparer plutôt que subir ».