Sur les réseaux sociaux, une vingtaine de femmes témoignent avoir été victimes de viol et d’agressions sexuelles commis par l’humoriste Seb Mellia. Le milieu du stand-up ne peut plus fermer les yeux selon la comédienne belge Florence Mendez.
![](https://www.lesnouvellesnews.fr/wp-content/uploads/2024/01/Capture-decran-Florence-Mendez-1024x662.jpeg)
Assiste-t-on à l’émergence d’un MeToo dans le milieu du stand-up ? Une vingtaine de femmes accusent l’humoriste Seb Mellia de viol et d’agressions sexuelles, et les témoignages se multiplient depuis quelques jours.
L’humoriste belge Florence Mendez est la première à prendre la parole. Elle ne pouvait plus se taire : « Nous savons qui vous êtes. Nous savons ce que vous avez fait. Vos noms tournent. La résistance s’organise. » interpelle t-elle sur son compte instagram. Alors que des « rumeurs » concernant Seb Mellia circulaient depuis plusieurs mois, une première victime se confie à elle : « rapports forcés, dont des sodomies, avec retrait du préservatif pendant l’acte sans consentement de la partenaire, rapports consentis mais brutaux, baisers forcés »… Dans un live Instagram, Florence Mendez raconte : « Personne n’en a parlé dans le milieu de l’humour. D’abord, parce qu’il y a une tolérance institutionnelle de la part des personnes qui ont le pouvoir. Et puis, il y a une peur, bien justifiée, du côté des femmes. On ne peut pas leur en vouloir. C’est un monde où on est très vite blacklistées. ». Pour le moment, Seb Mellia ne s’est pas exprimé, mais a fermé son compte X ainsi que sa chaîne Youtube, selon Konbini.
« La colère gronde »
Toutefois, Florence Mendez précise que Seb Mellia n’est pas le seul homme accusé de violences sexistes et sexuelles dans le milieu du stand-up. Sans donner de nom, l’humoriste avertit : « La colère gronde ». Les foules commencent à se mobiliser. Samedi 13 janvier, alors que le spectacle de Seb Mellia était maintenu au Cirque Royal à Bruxelles, des militant.e.s se sont rassemblé.e.s devant le théâtre. Pancartes en main, sur lesquelles on pouvait lire « Violeur on te voit, victime on te croit » ou encore « violeur célèbre, violeur quand même », les militant.e.s sont allé.e.s jusqu’à huer le stand-upeur à l’intérieur de la salle de spectacle, comme le rapportent plusieurs médias belges. Florence Mendez déplore néanmoins l’absence de réactions de la part de ses confrères. Pour le moment, seuls quelques comédiens ont apporté leur soutien, comme Vérino et Laurent Sciamma.
« C’est jamais facile d’être la première. C’est jamais facile de prendre la parole » confie Florence Mendez. Depuis qu’elle s’est prononcée sur l’affaire Seb Mellia, les détracteurs sont nombreux à vouloir la décrédibiliser en réduisant sa prise de parole à une action calculée afin de vendre son dernier livre ou promouvoir son spectacle. Ces réactions sont les mêmes à chaque affaire. Après avoir accusé Gérard Depardieu de viol, l’actrice Charlotte Arnould en fait également les frais…. Face à ce backlash, Florence Mendez répond : « À votre avis bande d’abrutis, combien de tunes je perds en ne pouvant forcément plus jouer dans les salles devant lesquelles je manifeste ? Combien j’aurais pu me faire en faisant un Cirque Royal ? Combien je perds en annulant mon spectacle dans les salles qui ont programmé Ary Abittan [comédien accusé de violences sexuelles, puis relaxé cet été, ndlr] ? La tune n’a JAMAIS été une motivation, je ne fais qu’en perdre chaque fois que je me positionne contre les violences faites aux femmes ».
« Il faut qu’on arrête [les agresseurs] avant qu’ils acquièrent la puissance, le fric, l’entourage qui leur permette de sévir aussi longtemps que Gérard Depardieu, martèle Florence Mendez lors de sa prise de parole sur Instagram, avant d’ajouter : Les femmes qui dénoncent sont vues comme de potentiels problèmes ». Mais il n’est plus question de se taire pour l’humoriste. Elle appelle à témoigner auprès de la journaliste Coline Clavaud-Mégevand, ainsi qu’au podcast Derrière le rideaux, qui a pour but de libérer la parole dans le milieu du spectacle.