INTERNATIONAL - Le Quai d’Orsay a pris position. Via la voix du ministre des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale ce mercredi 17 janvier, la France s’est refusée à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, portées par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ).
« Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques », a déclaré dans l’hémicycle Stéphane Séjourné au cours des questions au gouvernement.
Une audience se déroule depuis le 11 janvier devant la plus haute juridiction des Nations unies, dont le siège est à La Haye, que Pretoria a saisie le mois dernier, arguant qu’Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l’Holocauste.
« Les mots ont un sens »
L’Afrique du Sud souhaite que les juges enjoignent à Israël d’arrêter « immédiatement » la campagne militaire déclenchée dans la bande de Gaza après l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1 140 morts.
En représailles, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza et lancé une offensive dans ce territoire palestinien qui a fait près de 25 000 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
« Nous disons fermement aux Israéliens : “le respect du droit s’impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser”, mais les mots ont un sens », a ajouté Stéphane Séjourné.
Vendredi, le gouvernement allemand avait aussi rejeté l’accusation de « génocide », portée contre Israël, y voyant le risque d’une « instrumentalisation politique » du droit et estimant qu’elle était « dénuée de tout fondement ».
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