"Je m'en souviens comme si c'était hier" : Halimata Fofana, excisée à cinq ans
Les mutilations sexuelles concernent 200 millions de filles et de femmes dans le monde : Halimata Fofana a été excisée au Sénégal à cinq ans. Elle témoigne pour libérer la parole autour de ce tabou.
Une ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins : dans le monde, on estime que 200 millions de jeunes filles et de femmes (toujours en vie) ont été victimes de mutilations sexuelles, rapporte l'Organisation Mondiale de la Santé. Halimata Fofana est l'une de ces survivantes.
Halimata avait cinq ans lorsqu'elle voyage au Sénégal pour la première fois avec sa mère et une de ses tantes. Elle se souvient, c'était l'été. De ce voyage, elle n'a qu'une chose en mémoire : l'excision qu'elle a subie.
La petite fille, née à Longjumeau (Essonne) est scolarisée à l'école maternelle en France. À la rentrée, elle a encore du mal à marcher. À la maison comme à l'école, tout le monde fait comme s'il ne s'était rien passé. Alors elle non plus n'en parlera pas.
Briser le tabou de l'excision par l'écriture
Au micro de Géraldine Mayr, Halimata Fofana raconte le silence de son enfance sans innocence, puis son émancipation. La chirurgie réparatrice qui ne se passe pas comme prévu. Son rapport avec les hommes. L'acceptation difficile de son corps. L'écriture pour libérer la parole autour de l'excision.
Halimata a publié À l'ombre de la cité Rimbaud aux éditions Litos pour raconter l'histoire de Maïa, qui est aussi un peu la sienne. Elle a aussi écrit "À nos corps excisés", un documentaire réalisé par Anne Richard en 2022.