Avec cette affaire, l'Irlande du Nord a replongé dans l'un des épisodes les plus atroces de ses trente années de conflit interconfessionnel. Agée de 37 ans au moment des faits, Jean McConville avait été enlevée en 1972 par 12 hommes de l'IRA (Armée Républicaine Irlandaise). Accusée d'être une informatrice de l'armée britannique, elle avait été ensuite abattue. Sa dépouille a été retrouvée plus de 30 ans après sa disparition, en août 2003, sur une plage de Carlingford (Irlande). Son seul tort en réalité était d'avoir porté secours à un soldat britannique blessé mortellement dans un attentat de l'IRA, laquelle avait refusé de reconnaître son assassinat jusqu'en 1999.
"Je pense que le meurtre de Jean McConville et l'enterrement secret de son corps étaient une erreur et une grave injustice pour elle et sa famille", a écrit Gerry Adams dans le communiqué de son parti. "Des allégations malveillantes et largement médiatisées ont été faites contre moi. Je les rejette", a-t-il ajouté.
Fin mars, Ivor Bell, un retraité de 77 ans, un ancien responsable de l'IRA, a été inculpé de complicité dans le meurtre de cette mère de 10 enfants qui vivait dans le quartier catholique des Falls, dans l'ouest de Belfast.
Une ancienne militante de l'IRA, Dolours Price, qui avait posé une bombe contre le tribunal d'Old Bailey à Londres en 1973 et avait passé sept ans en prison, avait accusé Gerry Adams d'avoir ordonné le meurtre de Jean McConville. Des accusations que le président du Sinn Fein a toujours niées.