Publicité

Les Français de l’art envahissent Los Angeles

Pour la deuxième année se tenait à Los Angeles la semaine dernière la foire Paris-Photo pendant quatre jours tandis qu’était annoncée l’ouverture d’une Fiac dans la cité des Anges l’an prochain.

0203472027737_web.jpg
Un tirage récent d’une photo de Guy Bourdin datée de 1986 sur le stand de Louise Alexander à Paris-Photo Los Angeles

Par Judith Benhamou

Publié le 2 mai 2014 à 07:00

Dans une économie plutôt morose le marché de l’art français se montre singulièrement dynamique et même animé par des ambitions expansionnistes qui ne peuvent avoir qu’un effet bénéfique sur la cote des artistes hexagonaux. Pour la deuxième année a été inaugurée le 24 avril et jusqu’au 27 dans les studios de cinéma de la Paramount, non loin du fameux Hollywood sign, la foire d’origine française Paris-Photo. Le premier essai avait été un peu chaotique et seulement 50% des participants initiaux sont revenus cette année, cependant remplacés par de nouvelles recrues . 80 galeries présentaient donc des œuvres majoritairement contemporaines et dans une gamme de prix plus modeste qu’à Paris. Le fameux marchand de photos de New York Max Danzinger qui participait pour la deuxième fois explique : « Nous avons été peu nombreux à bien vendre l’an dernier. Selon moi le budget consacré aux œuvres se situe entre 5000 et 25 000 dollars. Même si je ne crois pas à un Los Angeles plate-forme du marché de l’art il est clair qu’il existe une relation directe entre l’industrie du film, qui règne en maîtresse ici et la photographie ». Le grand marchand de San Francisco, Jeffrey Fraenkel, qui montrait entre autres à Paris Photo LA un paysage de 1968 par l’américain Robert Adams à vendre pour 14 000 dollars (le musée du Jeu de Paume consacre à Adams actuellement une remarquable rétrospective) estime aussi que le public local est en quête d’images actuelles. « L’offre, pour qu’elle soit appréciée doit majoritairement dater des années 70 et 80 ». Pour le patron de Paris-Photo, Julien Frydman, « il faudra environ trois ans pour que la manifestation trouve sa juste place. Cet événement sur la cote Ouest nous permet d’atteindre un public américain qui se déplace rarement jusqu’à Paris pour des évènements artistiques et qui a un pouvoir d’achat très important ».

Les noms français valorisés

D’un point de vue de promotion des artistes cette nouvelle offensive internationale permet de valoriser des noms français qui méritent un meilleur retentissement. Ainsi Louise Alexander, une galerie d’art tenue par le français Frédéric Arnal à Puerto Cervo en Sardaigne présentait à Los Angeles une série de tirages récents issus des archives du photographe de mode Guy Bourdin (1928-1991). Ce dernier animé d’un talent exceptionnel, mais d’un sens marketing et promotionnel peut-être moins important que certains de ses contemporains comme Helmut Newton, est décédé en laissant derrière lui peu voire pas de tirages destinés à être exposés. Selon son fils unique, Samuel Bourdin un marché d’images à la paternité contestable a longtemps régné. « Seuls sont valables les tirages signés ou tamponnés par nos soins ». Les clichés de Bourdin souvent provocateurs, aux couleurs saturées avec des points de vue singuliers sur le corps de la femme étaient à vendre sur le stand de Louise Alexander entre 23 000 et 35 000 euros. Il s’agit de grands formats tirés à 18 exemplaires dont les prises de vue ont été réalisées entre 1975 et 1982. Les Polaroids, expressions instantanées et parfaitement authentiques du maître étaient en vente pour 25 000 à 29 000 dollars.

Sur son stand, le galeriste parisien Christophe Gaillard exposait les clichés noir et blanc d’un des mythes de la photographie moderne française, Pierre Molinier (1900-1976). Le jour peintre en bâtiment à Bordeaux, la nuit personnage énigmatique androgyne qui se photographie sous tous les angles en bas et en guêpière... L’année dernière Christophe Gaillard avait vendu de nombreux tirages de Molinier. Cette année il en proposait donc de nouveau , entre 3000 et 12 000 euros.

Publicité

Pendant que se tenait Paris-Photos LA les organisateurs, Reed expositions, qui sont conjointement propriétaires de la FIAC, annonçaient l’ouverture l’an prochain d’une FIAC à Los Angeles à la même période que Paris Photo, à la fin du mois de mai au Convention center situé dans le quartier en réhabilitation de Downtown. A sa tête Jill Silverman ancienne associée du galeriste franco- autrichienTaddaeus Ropac. Elle attend seulement 20 à 25  % de galeries européennes et table aussi sur la proximité de cette partie de l’Amérique avec l’Australie et l’Asie .

Judith Benhamou-Huet

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité