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Les Européens se heurtent au refus d'Israël d'envisager une solution à deux États

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont reçu lundi à Bruxelles le secrétaire général de la Ligue arabe ainsi que les ministres des Affaires étrangères d’Égypte, d’Arabie saoudite, de Jordanie et surtout ceux d’Israël et de l’Autorité palestinienne. Au menu de leurs discussions séparées, l’urgence sécuritaire et humanitaire, mais aussi le très hypothétique processus de paix.

Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, devant les médias à Bruxelles, le lundi 22 janvier 2024.
Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, devant les médias à Bruxelles, le lundi 22 janvier 2024. AP - Virginia Mayo
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Après ces rencontres, le chef de la diplomatie européenne a souligné que nombre de ministres ont demandé à leur homologue israélien Israël Katz des mesures d’urgence pour alléger les souffrances des Palestiniens à Gaza, rapporte notre bureau à Bruxelles. Pour Josep Borrell, il faut effectivement plus de convois d’aide humanitaire, mais il faut aussi enclencher un processus à plus long terme et rebâtir une perspective de paix, trente ans après les accords d’Oslo :

« L'urgence est la priorité, mais cela ne doit pas nous empêcher de travailler pour le long terme, en commençant maintenant à préparer une conférence de paix, afin de s'attaquer au conflit et à ses causes profondes et de rechercher une solution stable, a-t-il souligné. Sinon, nous entrerons dans un nouveau cycle de violence, d'enterrement en enterrement, de génération en génération. C'est le travail que nous avons entamé avec un premier projet de plan de paix. Ce plan devra fournir des garanties de sécurité solides à Israël et au futur État de Palestine. »

Israël sourd aux appels

Mais les Européens n’ont pas convaincu leur homologue israélien, même s’ils affirment qu’un processus vers une solution à deux États ne pourra se faire que lorsque le Hamas aura été écarté. Ils comptent sur les pays de la région pour les aider à offrir à Israël et à la Palestine des garanties de sécurité, de soutien financier et diplomatique qui pourraient les inciter à entamer des pourparlers.

Car de son côté, lsraël Katz a refusé d'envisager cette solution, indiquant qu'il était à Bruxelles pour s'assurer du soutien des Européens dans la guerre menée par son pays afin de « démanteler » le Hamas et obtenir la libération des otages que le mouvement islamiste palestinien détient encore. Il a aussi montré deux vidéos aux ministres européens : l'une sur un projet d'île artificielle devant servir de port à Gaza et une autre concernant une ligne ferroviaire devant relier Israël à l'Inde.

« Le ministre aurait pu mieux profiter de son temps et se préoccuper de la sécurité de son pays et du nombre élevé de morts à Gaza », a réagi Josep Borrell devant la presse, ne cachant pas son agacement. « Quelles sont les autres solutions auxquelles ils pensent ? », s'est-il interrogé. « Faire partir tous les Palestiniens ? Les tuer ? », a-t-il ajouté. Les Israéliens « sont en train de semer les graines de la haine pour des générations à venir », a encore dit Josep Borrell, pour qui Israël ne peut construire la paix « seulement » par la guerre.

(Et avec AFP)

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