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La désinformation menace 2024, année électorale record, avertit l’Union européenne

Le chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, lors d'une conférence de presse commune avec le ministre libanais des Affaires étrangères à Beyrouth, au Liban, le samedi 6 janvier 2024.

La désinformation est une «menace pour la sécurité» des démocraties, prévient Josep Borrell. (Photo d'archives)

Photo : Associated Press / Hassan Ammar

Agence France-Presse

L'année 2024, qui verra près de la moitié de la planète touchée par des élections, est une « année cruciale » dans la lutte contre la désinformation, a estimé mardi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

La désinformation est l'une des menaces les plus significatives à laquelle les démocraties doivent faire face, a indiqué devant la presse M. Borrell, en présentant le deuxième rapport sur ce sujet établi par ses services.

La Russie développe depuis des années une vaste infrastructure destinée à mentir, à manipuler et à déstabiliser à une échelle industrielle, a encore averti M. Borrell.

Il s'agit d'une menace pour la sécurité des démocraties, qui réclame un combat contre une industrie qui fabrique des mensonges, a-t-il prévenu.

Quelque 945 millions d'Indiens sont appelés aux urnes en mai pour des élections générales dans ce pays devenu l'an dernier le plus peuplé du monde, devant la Chine.

Plus de 400 millions d'électeurs de 27 pays européens sont appelés à désigner, début juin, 720 eurodéputés, à l'occasion d'un scrutin transnational géant.

La désinformation n'est certes pas nouvelle, mais ses moyens et ses capacités ont été décuplés par les réseaux sociaux et l'émergence de l'intelligence artificielle (IA), même si le recours à cette dernière est encore limité, selon ce rapport.

De fausses vidéos

Le document relève toutefois quelques exemples, dont celui d'une vidéo créée de toutes pièces par l'IA montrant la présidente moldave Maia Sandu comme si elle s'exprimait depuis une chaîne officielle de son gouvernement, ou encore celui d'une vidéo retouchée appelant les Ukrainiens à un coup d'État.

Ce deuxième rapport, établi par le Service européen d'action extérieure (SEAE), a étudié un total de 750 cas de désinformation dans le monde entre novembre 2022 et décembre 2023.

Des mois avant les élections en Pologne l'an dernier, des médias officiels bélarusses ont par exemple lancé sur les réseaux sociaux plusieurs chaînes d'infos ciblant des électeurs polonais, avec de fausses vidéos attaquant des candidats.

La Russie, mais aussi la Chine, sont les principaux responsables de cette fabrique de mensonges, selon M. Borrell, avec l'Ukraine devenue la principale cible au moment où Moscou cherche à justifier l'invasion de ce pays par son armée, depuis le déclenchement de son opération spéciale le 24 février 2022.

Des hommes politiques ou des personnalités publiques sont pris pour cibles, mais aussi des célébrités comme les vedettes Margot Robbie ou Nicolas Cage, dont les images ont été utilisées pour toucher le public le plus large possible.

Combattre le phénomène

Devant ce genre d'attaques, le rapport préconise un ensemble de mesures pour mieux combattre le phénomène.

Se protéger de la désinformation avant une élection se prépare des mois à l'avance, et il est important de prolonger et d'adapter ces mesures après le scrutin, recommande-t-il.

Quatre types de réponses sont possibles : ignorer, contenir, minimiser et rediriger.

Pendant la campagne électorale, les acteurs engagés dans le combat contre la désinformation doivent être capables de faire précisément la différence entre ignorer les menaces ou y répondre.

En effet, parfois, prendre des mesures peut aboutir à donner de l'importance à la fausse nouvelle que l'on cherche à combattre, affirment les auteurs de ce rapport.

S'il faut agir et contenir cette menace, le rapport suggère d'informer les plateformes véhiculant des fausses nouvelles le plus tôt possible, en leur demandant par exemple d'assurer une surveillance plus étroite de tout contenu relatif à l'élection en question.

Des sanctions doivent également être possibles en cas de laxisme de la part de certains réseaux sociaux ou plateformes, indique encore le rapport.

Des contenus dangereux se propagent comme un cancer qui met en danger la santé de notre démocratie, a affirmé M. Borrell. Mais nous avons les outils pour combattre effectivement cette maladie. Nous en avons la capacité, mais nous avons besoin d'en faire plus encore.

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