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FOCUS

JO de 2024: le sport féminin et les parasportifs toujours en retrait sur les écrans français

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), a publié les premiers résultats d’un baromètre de la consommation de programmes sportifs par les téléspectateurs et internautes français. Intérêt moindre pour le sport féminin, méconnaissance du parasport, cyberharcèlement des athlètes… L’instance passe en revue les enjeux à six mois des Jeux olympiques, traditionnelle et meilleure vitrine d’exposition de disciplines d’ordinaire moins prisées.

La judokate Romane Dicko a été la cible de propos racistes, sexistes et grossophobes pour avoir publié une vidéo sur Instagram où elle effectue un pas de deux sur le ballet Casse-Noisette avec la danseuse classique Victoria Dauberville.
Ici Romane Dicko, célèbre sa victoire au Grand Slam Paris, le 9 février 2020.
La judokate Romane Dicko a été la cible de propos racistes, sexistes et grossophobes pour avoir publié une vidéo sur Instagram où elle effectue un pas de deux sur le ballet Casse-Noisette avec la danseuse classique Victoria Dauberville. Ici Romane Dicko, célèbre sa victoire au Grand Slam Paris, le 9 février 2020. AP - Kamil Zihnioglu
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Suivre sur son écran un événement sportif 100% féminin ou de para-sport, oui, mais la démarche doit encore être encouragée, au contraire de la haine des athlètes en ligne… l'Arcom, le gendarme français des médias audiovisuels et numériques, et engagé dans la diversité et l’inclusion de la part des télés, radios et sites internet, a dévoilé les premiers résultats d’un baromètre de la consommation de programmes sportifs par les téléspectateurs et internautes.

Si l’intérêt pour les compétitions uniquement féminines est réel - 55% des personnes interrogées en regardent au moins une de temps à autre - il reste moindre par rapport aux spectateurs de sport en général (73%), et se concentre surtout sur les grandes échéances internationales, la proportion d’amateurs de rendez-vous récurrents comme les championnats nationaux tombant à 39%. D’où l’importance des Jeux olympiques, suivis par 58 % des amateurs de sport féminin, dans la mise en avant des performances des femmes.

« Il n’y a vraiment que cet événement qui puisse donner cette visibilité à parts égales avec les hommes, note Aurélie Bresson, la directrice du magazine Les Sportives. Il faut donc en profiter pour valoriser ces exploits ». Quant aux Jeux paralympiques, regardés en 2021 à Tokyo par 40% des sondés, ils sont tout simplement vitaux pour la visibilité des sportifs en situation de handicap puisqu'aucune autre compétition de ce type n'est habituellement diffusée dans l’Hexagone, exception faite en 2023 avec les Mondiaux de para-athlétisme, organisés à Paris.

Alerte à la haine en ligne

L'Arcom attire aussi l'attention sur le phénomène inquiétant du cyberharcèlement que subissent régulièrement les sportifs. 53% des Français reconnaissent avoir déjà publié au moins un message négatif sur les réseaux sociaux à propos d’un athlète, de la simple critique à l’insulte.

« Pour un tiers des personnes interrogées, il est normal qu’une personne connue soit exposée à ce type de risque en tant qu’athlète, explique Laurence Pécaut-Rivolier, présidente du groupe de travail Protection des publics et diversité de la société française à l'Arcom. Il y a un rapport au commentaire qui dénote une ligne pas toujours facile à appréhender entre le respect et une sorte de volonté de s’exprimer librement. »

Le dernier exemple en date, c'est la judokate Romane Dicko, championne du monde 2022 en plus de 78 kg et déjà assurée d'être aux JO de Paris, a été la cible de propos racistes, sexistes et grossophobes pour avoir publié une vidéo sur Instagram où elle effectue un pas de deux sur le ballet Casse noisette avec la danseuse classique Victoria Dauberville.

Elle a décidé de porter plainte, mais la réponse judiciaire paraît encore insuffisante pour contrer la montée de la haine en ligne, une « dérive dangereuse, qui peut briser des vocations », s’alarme Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux de Paris.

À écouter aussiParis 2024 : les JO sont-ils célébrés ou craints par la France ?

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