Au Royaume-Uni, les Lords infligent un revers au “plan Rwanda” de Rishi Sunak

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. ©AFP - JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT / AFP
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. ©AFP - JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT / AFP
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. ©AFP - JESSICA TAYLOR / UK PARLIAMENT / AFP
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Les Lords britanniques assènent un revers au gouvernement britannique de Rishi Sunak, à propos de son projet de loi pour expulser des migrants vers le Rwanda.

À 214 voix contre 171, les Lords de la Chambre haute du Royaume-Uni demandent une série de garanties avant la ratification du traité : ce fameux traité signé avec Kigali qui doit permettre d'expulser des demandeurs d'asile vers le Rwanda.

The Times souligne que les conservateurs n'ont pas la majorité à la Chambre haute, contrairement à la Chambre basse qui, elle, a bien voté pour la ratification de ce traité. Le journal conservateur rajoute que même s'il est l'ordre, non pas le pouvoir, de bloquer la ratification d'un traité et que le gouvernement peut passer outre, reste que "cela inflige un revers à la politique de Rishi Sunak sur le Rwanda et menace de retarder les premiers vols vers Kigali".

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Car même si les conservateurs n'ont pas la majorité à la Chambre haute, certains d'entre eux ont quand même voté contre la ratification de ce traité,  note le journal The Independent qui écrit : "ce premier coup asséné par les Lords montre que le chemin risque d'être rude pour le texte à la Chambre haute".

Le gouvernement a en principe jusqu'au 21 mars pour proposer une amélioration sur 10 points problématiques du traité et pour montrer que le Rwanda peut bien être considéré comme un pays sûr, dans la lignée des préoccupations déjà soulevées par la Cour suprême à propos de la possibilité que les demandeurs d'asile expulsés vers le Rwanda soient ensuite transférés vers un pays où ils pourraient courir un risque.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, les lords ne remettent pas en cause le principe même de ce traité. Toujours dans Independent, l'ancien procureur général travailliste Peter Goldsmith, à l'origine de cette motion, affirme que "nous ne disons pas que le traité ne devrait jamais être ratifié, mais bien que le Parlement devrait avoir la possibilité de l'examiner minutieusement avant de se prononcer sur la sécurité du Rwanda".

6 min

La Cour suprême américaine autorise l'administration Biden a retirer les barbelés à la frontière mexicaine

Aux États-Unis, la Cour suprême américaine autorise l'administration Biden à retirer des barbelés à la frontière du Texas avec le Mexique. Des barbelés faits de lames de rasoir installés le long des berges du Rio Grande à Eagle Pass par la garde nationale texane.

Depuis des mois, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, cherche à imposer sa loi sur cette frontière. Or,  comme le rappelle le Washington Post, les questions d'immigration et de sécurité des frontières relèvent généralement de la compétence du gouvernement fédéral. "La Cour suprême s'est donc rangée du côté de l'administration Biden", selon le quotidien américain.

En décembre, une cour d'appel fédérale avait interdit à la police fédérale des frontières de retirer ses barbelés, sauf exception justifiée par une urgence médicale. Le ministère de la Justice avait alors saisi la Cour suprême début janvier pour obtenir l'annulation de cette interdiction. C'est chose faite donc, à cinq voix contre quatre. Aucune motivation n'a cependant été publiée.

Mais au-delà de l'accès et de la compétence du gouvernement fédéral à cette frontière, on parle là de véritables lames de rasoir par centaines et sur plusieurs lignes. "C'est bien cette situation qui cause de nombreuses blessures et des morts", insiste Joan Biscupik,  une analyste de la Cour suprême sur CNN, qui cite le cas d'une mère et de ses deux enfants qui se sont noyés dans le Rio Grande récemment, dans cette section de près de quatre kilomètres où la police fédérale n'avait pas accès.

La réaction du procureur général du Texas, le républicain Ken Paxton, ne s'est pas fait attendre. On peut la lire sur CNN : "La destruction des barrières frontalières du Texas ne contribuera pas à faire respecter la loi ni à assurer la sécurité des citoyens américains. Ce combat n'est pas terminé", dit-il.

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Le journaliste palestinien Motaz Azeiza évacué de la bande de Gaza

Il était l'une des fenêtres essentielles qui montrent au monde les horreurs en cours dans la bande de Gaza. Le photographe palestinien Motaz Azeiza a quitté l'enclave hier. 18 millions d'abonnés sur Instagram et beaucoup ont vu hier cette vidéo du journaliste.

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"C'est la dernière fois que vous me verrez avec cette lourde veste, explique Motaz Azaiza en retirant son gilet de presse par balles. J'ai décidé d'évacuer pour beaucoup de raisons", dit-il, sans rentrer dans les détails.

Beaucoup de médias saluent ce matin ce jeune journaliste de 24 ans qui aura donc passé 108 jours à documenter les massacres dans la bande de Gaza, mais aussi le quotidien, la faim, l'eau coupée, les blessés. "Il était devenu pour beaucoup de ses abonnés un membre de la famille" peut-on lire sur CNN, qui recueille de nombreux témoignages d'internautes. Selon Ahmed, ces images et témoignages de Palestiniens offrent "une vision instantanée que certains jeunes ont l'impression de ne pas avoir dans les médias traditionnels".

Al Jazeera affirme que Motaz Azaiza a perdu au moins 15 membres de sa famille, pour la plupart des femmes et des enfants, sans compter tous ses confrères journalistes tués. Déjà en décembre, il avait prévenu qu'après avoir passé deux mois à documenter au plus près les bombardements de l'armée israélienne, sa priorité était désormais non plus d'essayer d'informer à tout prix, mais bien "d'essayer de survivre".

Sur place, il reste encore plusieurs journalistes, comme Bisan Owda et Hind Khoudary. Motaz Azaiza a lui été évacué vers le Qatar. Sur sa dernière vidéo postée avant de décoller il glisse que c'est la première fois qu'il prend l'avion.

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