La France suspend temporairement son soutien financier à l’agence de l’ONU pour la Palestine

Type de contenu:

Actualités Basé sur des faits, soit observés et vérifiés directement par le journaliste, soit rapportés et vérifiés par des sources bien informées.

« Tout employé de l’ONU impliqué dans des actes de terrorisme sera tenu responsable, notamment par le biais de poursuites pénales », a précisé le secrétaire général de l'ONU. [Anas-Mohammed/Shutterstock]

La France a annoncé dimanche (28 janvier) la suspension de son soutien financier à l’agence de l’ONU responsable de la protection des réfugiés palestiniens pour le premier semestre 2024, après qu’Israël a accusé des membres de l’organisation d’avoir participé aux attaques du Hamas du 7 octobre.

L’annonce fait suite à la décision des États-Unis, du Canada, de l’Italie, de l’Australie, du Royaume-Uni, ou encore de l’Allemagne, de mettre leur financement de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) sur pause.

« La France n’a pas prévu de nouveau versement au premier semestre 2024 et décidera le moment venu de la conduite à tenir en lien avec les Nations unies et les principaux donateurs, en s’assurant que toutes ses exigences de transparence et de sécurité de l’aide sont bien prises en compte », souligne le Quai d’Orsay dans un communiqué.

« Les informations sur une participation d’agents de l’UNRWA aux attaques du 7 octobre sont d’une exceptionnelle gravité », ajoute le Quai, alors qu’Israël a affirmé vendredi (26 janvier) que des membres de l’agence onusienne avaient participé aux attaques terroristes du Hamas contre Israël — prémisses d’un conflit régional sans précédent.

Plus tôt dans la journée, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a confirmé que 12 personnes sont soupçonnées et une enquête interne a été diligentée. Neuf ont été suspendus de toute fonction, un est « confirmé mort », et deux autres identités doivent encore être confirmées.

« Tout employé de l’ONU impliqué dans des actes de terrorisme sera tenu responsable, notamment par le biais de poursuites pénales », a précisé le secrétaire général, appelant néanmoins les États à ne pas couper leur financement pour autant.

« Tout en comprenant leurs inquiétudes – j’ai moi-même été horrifié par ces accusations – j’appelle vivement les gouvernements qui ont suspendu leurs contributions à garantir au moins la continuité des opérations de l’UNRWA ».

Les allégations d’Israël sont tombées quelques heures seulement après que la Cour internationale de Justice (CIJ) a enjoint l’État hébreu vendredi (26 janvier) à tout faire pour prévenir un acte de génocide dans la bande de Gaza, affirmant qu’il existe un « risque réel et imminent » quant à la survie du peuple palestinien.

Francesca Albanese, rapporteure spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés, a affirmé sur la plateforme X que la suspension des financements à l’UNRWA va contre les obligations des États à fournir une aide humanitaire à Gaza, à la suite de la décision de la CIJ.

L’UNRWA, mis sur pied à la suite de la première guerre israélo-arabe de 1948, a vocation à venir en aide aux Palestiniens dans tous les territoires occupés. Financé par les États membres de l’ONU, son budget était d’environ 1,18 milliard de dollars en 2022.

La France a contribué aux actions de l’UNRWA en 2023 à hauteur de près de 60 millions d’euros, ajoute le Quai d’Orsay.

Depuis la frontière Gaza-Égypte, l’eurodéputé Christophe Grudler décrit « une situation dramatique »

Quatre eurodéputés du groupe Renew reviennent de deux jours (16 et 17 décembre) entre l’Égypte et le poste-frontière avec Gaza. Sur place, le Français Christophe Grudler, qui a présidé la délégation, raconte à Euractiv France la situation sur l’acheminement de l’aide humanitaire.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire