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50 nouveaux globes anciens accessibles dans Gallica

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En 2023, plus de cinquante sphères géographiques et astronomiques anciennes ont été photographiées et mises en ligne dans Gallica. Découvrez la méthodologie de numérisation et la diversité de ces objets patrimoniaux conservés à la BnF.

Détail du Globe céleste par Gerard et Leonard Valk, 1750 (BnF Société de Géographie, SG GLOBE-16)

Le département des Cartes et plans de la Bibliothèque nationale de France conserve l’une des principales collections au monde de globes terrestres et célestes anciens, composée de plus de 200 objets datant du XIe au XXe siècle. De premières numérisations en trois dimensions ont été effectuées en 2016 dans le cadre d’un mécénat de compétence et sont accessibles sur les pages sélections de Gallica.
 

Globe céleste par Gerard et Leonard Valk, 1750 (BnF Société de Géographie, SG GLOBE-16)  

En 2023,  des campagnes de prise de vue ont poursuivi ce travail de couverture photographique, reproduisant notamment des objets récemment acquis. Elles s'inscrivent dans le contexte de numérisation des collections cartographiques : Gallica propose ainsi directement à la consultation plus de 77000 documents cartographiques, un fonds numérique en accroissement permanent puisque la BnF numérise chaque année plus de 3000 cartes et plans. 

Ces photographies sont disponibles sur les pages Globes en 2D et sur une nouvelle page dédiée aux sphères et planétaires des « Sélections de Gallica » . Plus de 30 globes célestes, 12 terrestres et une dizaine d’autres sphères, datant du XVIIe au XXe siècle y ont été ajoutés.  
 

Globe céleste par Jospeh Forest, 1900 (CPL, BnF Ge A-1917)
 

Ces nouvelles numérisations ont été effectuées en interne par le département de la conservation de la BnF. En amont, le protocole de prise de vue et la formalisation de la convention de présentation des globes ont été redéfinis. Ainsi chaque globe bénéficie d’au moins 8 vues : une vue descriptive (la vue s’affichant dans les résultats de recherche de Gallica), 4 vues rotatives, deux vues en contre-plongée, et une vue prise du dessus. 


Ensemble des vues pour un globe terrestre de Vincenzo Coronelli, 1693, (BnF CPL, Ge A-1093 (RES)).
Les deux dernières vues proposent un point de netteté différent afin de restituer davantage d'informations.
 

À ces éléments obligatoires, peuvent s’ajouter des vues additionnelles, telle une image cadrée sur le cartouche du globe (l’ornement contenant généralement le titre, la date et des informations sur le globe) ou d’autres vues dites de détail, aux cadrage ou netteté différents. 

Cartouche du globe terrestre de Jean-Baptiste Fortin, 1786 (CPL BnF, Ge A-1944)
 

Le principal défi technique de la couverture photographique de ces objets fragiles et délicats à manipuler, est de ne pas provoquer de reflet sur leur surface, souvent vernis, venant empêcher la lecture d’informations contenues sur le globe. L’utilisation d’une cage à lumière de taille humaine et de surfaces blanches pour diffuser au maximum la lumière permet un éclairage sans reflet. Le placement de diffuseurs supplémentaires, posés stratégiquement dans des angles, a parfois été nécessaire pour atténuer des points de lumière visible sur la surface de la sphère.
 
Le principe fondamental suivi est celui de la représentation fidèle de l’objet, dans son entièreté, et de la restitution optimale des informations contenues, des couleurs et de ses particularités de format. Dernière convention appliquée pour harmoniser les photographies : il a été convenu de commencer la présentation de tous les globes terrestres au niveau du méridien de Greenwich et des globes célestes à partir de la constellation de la Grande Ourse.
 


La Grande Ourse sur le globe céleste de Charles Marion, 1838 (BnF CPL, Ge A-2070) 
 

Toujours dans le domaine du ciel et au sein de la collection nouvellement numérisée, s'ajoutent à la douzaine de globes célestes numérisée un ensemble d’instruments astronomiques des XVIIIe et XIXe siècles : les sphères armillaires à visée pédagogique, permettant de présenter des phénomènes célestes selon différents systèmes cosmologiques. Les armilles sont les anneaux (souvent mobiles) entourant une sphère centrale immobile, soit la Terre dans le cas d’une représentation du système géocentrique de Ptolémée, soit le soleil dans une sphère armillaire dite « copernicienne ». Dans les sphères ptoléméennes, ces anneaux permettent de modéliser une charpente imaginaire de l’univers constituée des cercles de l’équateur, de l’écliptique, des tropiques et des deux cercles polaires et de matérialiser les mouvements apparents du soleil et le lune autour de la Terre.

 

Détail de la charpente céleste de la sphère armillaire géocentrée par Jean-Baptiste Fortin, 1780 (Ge A-1946)
 

Au XVIIIe siècle les fabricants de globes et d’instruments produisent simultanément ces deux types de sphères à finalité pédagogique. En effet, la conception héliocentrique de Copernic, adoptée par les savants dès le XVIIe siècle (Galilée, Kepler, Newton, etc.), ne s’est imposée dans la société que très progressivement par rapport à celle de Ptolémée, qui bénéficiait du prestige de son origine antique et reflétait davantage l’expérience sensible d’un observateur terrestre. Ce n’est qu’en 1699, plus d’un siècle et demi après la publication du De Revolutionibus de Copernic (1543), que la première description d’une sphère armillaire copernicienne est publiée dans l’ouvrage d’un fabricant d’instruments, Nicolas Bion, L'Usage des globes céleste et terrestre, et des sphères  et matérialisée peu après par le même auteur sous la forme d’une sphère qui a été acquise et numérisée récemment. Cette coexistence des deux modèles se retrouve jusqu’à la fin  du XVIIIe siècle, notamment dans la production de  Jean-Baptiste Fortin (1740-1817), dernier membre d’une famille française de fabricants d’instruments scientifiques.
 

 

Sphère armillaire géocentrée et sphère armillaire héliocentrée, par Jean-Baptiste Fortin, 1780, (BnF CPL, Ge A-1946 et Ge A-1947)
 

La production de sphère armillaire diminue pour laisser place aux planétaires mécaniques et «Tellurium», permettant de visualiser la rotation de la terre autour du soleil dont plusieurs exemples sont désormais accessibles dans Gallica.  
 

Tellurium permettant de visualiser la rotation Terre/Lune autour du Soleil, représenté par une bougie, édité par Jules Lebègue, vers 1880 (BnF, CPL, GE A-1915)

 

La suite sur le blog de Gallica : un second billet opère un retour sur terre et conclut la présentation de ces campagnes de numérisation par un panorama des nombreux et atypiques globes terrestres des XIXe et XXe siècles récemment mis en ligne. 

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