Trois militaires américains tués en Jordanie, Joe Biden promet de répliquer
C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Cette attaque fait craindre de nouveau une escalade des tensions dans la région.
Par Les Echos
Dans la nuit de samedi à dimanche, trois militaires américains ont été tués et 25 blessés dans une attaque au drone lancée contre une base militaire située en plein désert, dans le nord Est de la Jordanie, près de la frontière syrienne. Pointant des groupes pro-Iran, le président des Etats-Unis Joe Biden a promis de répliquer.
« Nous savons que cela a été mené par des groupes de combattants radicaux soutenus par l'Iran opérant en Syrie et en Irak », a lancé Joe Biden , dimanche. « Aujourd'hui, l'Amérique a le coeur lourd. N'ayez aucun doute : nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons ».
Environ 350 membres de l'armée de terre et de l'air américains assurent, depuis la base visée, des missions de soutien essentielles, y compris dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique.
L'Iran réfute toute implication
« Ces accusations sont faites dans un but politique visant à inverser les réalités de la région », a affirmé ce lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanaani, cité par l'agence officielle Irna.
« Elles montrent aussi qu'elles sont influencées par des tiers, y compris le régime sioniste tueur d'enfants », a ajouté Nasser Kanaani pour qualifier Israël. « Les groupes de résistance dans cette région répliquent aux crimes de guerre et au génocide commis du régime sioniste », « ils ne prennent pas d'ordre » auprès de l'Iran et « ils décident de leurs actions sur la base de leurs propres principes », a encore assuré le porte-parole iranien.
Le risque d'une propagation du conflit
Ces décès militaires américains interviennent dans un contexte éruptif : à la guerre à Gaza se sont en effet ajoutées de multiples frappes et attaques entre, d'un côté, l'Iran et ses alliés régionaux, et de l'autre Israël, les Etats-Unis et leurs partenaires.
Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie . Elles sont généralement revendiquées par la « Résistance islamique en Irak ». Washington avait jusqu'ici répondu par des frappes ciblées en Irak .
Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort des trois soldats « est un message à l'administration américaine » : « la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale ».
Sur son compte Telegram, la « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des « attaques menées dimanche à l'aube avec des drones » contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches du point où se rejoignent Irak, Syrie et Jordanie.
Source AFP
Les Echos