Pakistan: Un ex-Premier ministre condamné à 10 ans de prison

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PakistanUn ex-Premier ministre condamné à 10 ans de prison

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été condamné à dix ans de prison, pour une affaire de divulgation de documents classifiés, à quelques jours des élections législatives.

afp

L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été condamné à dix ans de prison pour une affaire de divulgation de documents classifiés, à quelques jours des élections, ont annoncé mardi son parti et les médias publics. Le jugement a été rendu dans la prison d'Adiala, où Imran Khan, qui doit répondre à des accusations dans des dizaines d'affaires et a été déclaré inéligible pour cinq ans, est incarcéré quasiment depuis son arrestation en août.

Cette condamnation survient à moins de dix jours des élections législatives et provinciales du 8 février, dont la campagne a été entachée d'accusations de fraudes et de répression contre le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti qu'il a fondé. Imran Khan et Shah Mahmood Qureshi, ancien ministre des Affaires étrangères et numéro deux du PTI, «ont été condamnés à dix ans de prison», a indiqué un porte-parole de leur parti. Les médias d'État ont confirmé ce verdict.

«Un simulacre de justice»

Au cœur de cette affaire: un câble diplomatique de l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, qu'Imran Khan a présenté comme la preuve d'un complot américain contre lui, soutenu par les militaires pakistanais. Les États-Unis et l'armée pakistanaise ont démenti cette affirmation. Imran Khan avait été inculpé en octobre, en vertu de la loi sur les secrets officiels, qui date de l'époque coloniale. Le procès s'est tenu au sein de la prison d'Adiala, en présence seulement de ses avocats, de quelques proches et de rares journalistes.

Le PTI a dénoncé «un simulacre de justice, sans accès pour la presse et le public», et annoncé son intention de faire appel. «C'est une parodie de justice. Apparemment, c'est destiné à l'empêcher d'avoir la majorité au Parlement, mais sa popularité va rebondir, car le nombre de ses supporters va augmenter après cette grosse injustice», a estimé Tauseef Ahmed Khan, un défenseur des droits et analyste politique.

Imran Khan, une ancienne star du cricket, arrivé au pouvoir en 2018 et destitué par une motion de censure en avril 2022, jouit d'un immense soutien populaire au Pakistan. Mais sa campagne de défiance à l'égard du puissant establishment militaire a été suivie d'un sévère retour de bâton. Son arrestation en mai dernier a provoqué l'ire de ses partisans, qui ont déclenché de violentes manifestations. Les autorités ont répliqué en arrêtant massivement sympathisants et dirigeants du PTI.

(afp)

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