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Eclairage

Au Liban, l’Unrwa est vitale pour une majorité de réfugiés palestiniens

Le Liban accueille depuis 1948 des centaines de milliers de réfugiés palestiniens répartis dans douze camps sur l’ensemble du territoire. Quelque 490 000 personnes sont inscrites sur les registres de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l’Unrwa, mais le chiffre réel serait inférieur vu que les décès et les départs définitifs à l’étranger ne sont pas signalés. L’agence onusienne estime leur nombre à 250 000 auxquels il faut ajouter plus de 30 000 Palestiniens ayant fui la Syrie. Au Liban, plus que dans les autres pays d’accueil, une large majorité de réfugiés palestiniens dépend de l’Unrwa pour sa survie.

Dans la cour d'une école de l'Unrwa dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, en septembre 2023.
Dans la cour d'une école de l'Unrwa dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, en septembre 2023. AP - Mohammad Zaatari
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De notre correspondant à Beyrouth  

Cette situation particulière est due aux lois protectionnistes, voire discriminatoires, adoptées par les autorités libanaises en matière d’emploi. Pendant plus de sept décennies, le marché du travail était hermétiquement fermé aux réfugiés palestiniens qui n’avaient pas le droit d’exercer plus de 70 métiers. Ces mesures étaient dictées par la hantise d’une implantation définitive des Palestiniens, en majorité musulmans, dans un pays où les équilibres confessionnels sont presque obsessionnels.

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Les restrictions imposées aux Palestiniens en matière d’emploi ont cependant été allégées en 2021. Le ministre du Travail a publié cette année-là un décret autorisant les Palestiniens à travailler dans les professions organisées en syndicats, comme la médecine, le droit, les métiers du génie et les emplois liés au tourisme. Mais la plupart des ordres professionnels n’ont toujours pas modifié leurs statuts pour pouvoir accueillir des non-Libanais. De plus, la décision du ministre n’a pas été transformée en loi, ce qui signifie que le travail des Palestiniens reste précaire.

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L’Unrwa comble une partie importante des besoins vitaux

Ces dispositions sévères expliquent le niveau élevé de chômage et le taux de pauvreté qui atteint 80% chez les réfugiés palestiniens. L’Unrwa comble donc une partie importante des besoins vitaux de cette population, notamment en matière d’éducation, de santé et de lutte contre la pauvreté. L’Unwra opère 27 centres médicaux qui assurent près d’un million de consultations par an. L’Agence onusienne administre aussi 64 établissements scolaires qui accueillent 40 000 élèves de la quatrième génération de réfugiés. L’Unrwa fourni également une aide pécuniaire de plusieurs dizaines de millions de dollars à des milliers de familles et s’occupe de l’entretien et de la réhabilitation de certaines infrastructures dans les camps, comme les ruelles et l’alimentation en eau.

La création de l'Unrwa et ses principales missions

L’Unrwa est créée fin décembre 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU après le premier conflit arabo-israélien qui éclate au lendemain de la création d’Israël, en mai 1948. Elle a pour mandat de fournir une assistance humanitaire et une protection aux réfugiés palestiniens enregistrés dans la zone d’opérations de l’agence, « dans l’attente d’une solution juste et durable à leur situation ».

Plus de 700 000 Palestiniens ont été expulsés ou ont fui leurs terres entre avril et août 1948 au moment de la création d’Israël, selon l’ONU. Ces personnes, ainsi que leurs descendants, ont le statut de réfugiés. L’Unrwa devient le seul garant par défaut de leur statut international et intervient dans les territoires palestiniens, mais aussi au Liban, en Jordanie et en Syrie.

Quelque 5,9 millions de Palestiniens sont enregistrés auprès de l’agence et peuvent bénéficier de services qui comprennent l'éducation, des soins de santé, des services sociaux, des camps, ainsi qu'un aide d’urgence, y compris en période de conflit armé. Plus de 540 000 enfants étudient dans les écoles de l’Unrwa. Il existe au total une soixantaine de camps de réfugiés gérés par l’agence onusienne, dont dix-neuf en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, la situation humanitaire était déjà critique avant le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Selon des données de l’ONU datant d’août 2023, 63% des habitants souffraient alors d’insécurité alimentaire et dépendaient de l’aide internationale et plus de 80% vivaient sous le seuil de pauvreté. Sur les 30 000 personnes employées par l’agence, 13 000 officient dans la bande de Gaza, réparties dans plus de 300 installations sur un territoire de 365 kilomètres carrés, selon le site de l’organisation.

L’agence onusienne est financée en grande partie par des contributions volontaires des États. En 2022 par exemple, les fonds provenant du budget ordinaire des Nations unies et les contributions d’autres entités onusiennes s’élevaient à 44,6 millions de dollars. Les cinq principaux donateurs sont les États-Unis, l’Allemagne, l’Union européenne, la Suède et la Norvège.
 

Les camps de l'Unrwa.
Les camps de l'Unrwa. © RFI

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