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L'Arménie rejoint officiellement la Cour pénale internationale

Au grand dam de la Russie, l'Arménie est devenue, depuis le 1er février, membre de la Cour pénale internationale, qui siège à La Haye, aux Pays-Bas. Il est du ressort de cette cour indépendante et permanente, créée en 2002, de juger les auteurs des crimes les plus graves, tels que les génocides, les crimes contre l'humanité ou encore les crimes de guerre.

Siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.
La Cour pénale internationale (CPI) siège à La Haye, aux Pays-Bas. © Piroschka van de Wouw, Reuters
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L'Arménie est formellement devenue État partie de la Cour pénale internationale (CPI), une démarche que la Russie, son allié traditionnel, voit d'un mauvais œil.

"La Statut de Rome (créant le CPI) est officiellement entré en vigueur pour l'Arménie le 1er février", a annoncé à l'AFP le représentant arménien pour les affaires juridiques, Yegishe Kirakosyan, ce que la Russie avait déjà qualifié de "décision inamicale".

En mars, le tribunal international basé à La Haye a émis un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, pour avoir organisé ou autorisé la déportation illégale d'enfants ukrainiens en Russie. Erevan est désormais tenu d'arrêter le président russe s'il met un pied sur son territoire.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé en octobre que l'Arménie avait pris "une mauvaise décision" en ratifiant le Statut de Rome.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinyan, a tenté d'apaiser les craintes du Kremlin, assurant que la décision n'était pas dirigée contre la Russie.

"En adhérant à la CPI, l'Arménie se dote d'outils sérieux pour prévenir les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité sur son territoire", a expliqué Yegishe Kirakosyan.

"Cela concerne avant tout l'Azerbaïdjan", avec lequel l'Arménie a mené deux guerres au sujet de la région contestée du Haut-Karabakh, a-t-il ajouté.

Le fossé se creuse avec Moscou

Mais la décision arménienne illustre le fossé qui est en train de se creuser entre Moscou et Erevan, l'Arménie reprochant à la Russie son inaction apparente dans le conflit qui oppose de longue date l'Arménie à son voisin l'Azerbaïdjan.

En septembre, les forces azerbaïdjanaises ont envahi dans une offensive-éclair le Haut-Karabakh, où étaient déployés des soldats de la paix russes, et ont obtenu la reddition des forces séparatistes arméniennes qui contrôlaient la région depuis des décennies.

L'Arménie avait signé le traité de Rome en 1999, mais ne l'avait pas ratifié, invoquant des contradictions avec la constitution du pays.

La Cour constitutionnelle a déclaré en mars que ces obstacles avaient été levés après l'adoption par l'Arménie d'une nouvelle constitution en 2015.

En octobre, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, avait salué la ratification du Statut, déclarant : "Le monde se rétrécit pour l'autocrate du Kremlin".

Pour l'analyste indépendant Vigen Hakobyan, l'Arménie espérait sans doute en rejoignant la CPI recevoir des garanties de sécurité de la part de l'Occident". "Mais apparemment elle a tendu ses relations avec la Russie sans les recevoir" a-t-il confié à l'AFP.

La CPI, créée en 2002, mène des enquêtes et, le cas échéant, juge les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent l'ensemble de la communauté internationale : génocide, crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crime d'agression.

Avec AFP

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