Le groupe du RN au Parlement européen invite le Fidesz de Viktor Orbán à rejoindre ses rangs

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Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán (Fidesz). [SHUTTERSTOCK/lev radin]

Avec les élections européennes qui se profilent, les groupes politiques du Parlement européen cherchent à étendre leur pouvoir en attirant de nouveaux partis nationaux. Les délégations du Rassemblement National et de la Lega cherchent à attirer le Fidesz de Viktor Orbán. 

« Le Fidesz serait bien sûr le bienvenu au sein d’ID s’il demandait à en devenir membre », a déclaré l’eurodéputé allemand et vice-président d’ID, Gunnar Beck, lors d’un entretien avec Euractiv.

L’adhésion du Fidez — dont les eurodéputés siègent comme non-inscrits — au groupe ID pourrait être très intéressant sur le plan politique.

La parti hongrois dispose actuellement de 10 sièges au Parlement européen, qui pourraient donc venir grossir les rangs d’ID si le Fidesz devait le rejoindre. Le groupe d’extrême droite accueillerait par la même occasion son seul parti au pouvoir. Cet élément revêt toute son importance, puisque les chefs d’État et de gouvernement de l’UE siègent au sein du Conseil européen.

Par conséquent, « quant à l’adhésion du Fidesz à ID, nous y sommes très favorables», a déclaré Jean-Paul Garraud, président de la délégation française du Rassemblement National au sein du groupe ID, à Euractiv France lundi (29 janvier).

«Les liens personnels d’amitié qui unissent Viktor Orbán et Marine Le Pen sont solides, tout comme les liens étroits que j’entretiens avec les députés hongrois du Fidesz. Nous espérons leur venue naturellement », a-t-il poursuivi.

De façon plus général, « je compte sur le fait qu’[ID] peut encore grandir : avec de nouvelles personnes, de nouvelles délégations et de nouveaux pays, de nouveaux mouvements avec lesquels nous sommes en contact », a déclaré mercredi (31 janvier) Matteo Salvini, leader du parti italien la Lega, premier parti d’ID.

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Vue d’ensemble

Néanmoins, les derniers sondages montrent que la Lega pourrait perdre un nombre très important de siège (plus de la moitié), au profit notamment du parti Fratelli d’Italia de la Première ministre Giorgia Meloni, qui siège au sein du groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE) qu’elle dirige.

Malgré ce revers en Italie, le groupe ID devrait tout de même remporter plus de sièges qu’en 2019 et pourrait devenir le 3e groupe le plus important au Parlement européen, alors qu’il est actuellement 6e et avant dernier.

Par ailleurs, le groupe a été tenu à l’écart, via l’accord tacite du « cordon sanitaire » de la plupart des autres membres de l’hémicycle, qui ont refusé de coopérer avec ses eurodéputés. Ces derniers ont également été ignorés lorsqu’il s’est agi d’attribuer des postes influents.

Pour M. Beck, cette situation est regrettable, même s’il estime que les élections de juin devraient changer la donne et qu’un refus de coopérer avec eux sera alors plus difficile à mettre en œuvre.

« Plus notre groupe s’agrandit, plus il devient difficile pour les autres groupes de nous exclure complètement », a-t-il soutenu.

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Droite unie ?

Si la coopération avec d’autres groupes sur certains dossiers, comme sur la restauration de la nature, est déjà de mise, ID cherche à étendre son influence. Et l’idée de former un groupe de droite uni est toujours bel et bien présente.

« Une grande fusion d’au moins deux partis conservateurs de droite au Parlement, ECR et ID, fait l’objet de multiples discussions. C’est un sujet récurrent. Il n’est pas encore totalement exclu », a expliqué le vice-président d’ID, M. Beck, à Euractiv.

Selon Jean-Paul Garraud, les deux groupes ont en effet des « perméabilité » a-t-il déclaré à Euractiv France, lors d’une précédente entrevue.

« Les nuances s’estompent » à l’aune de « recomposition qui peuvent intervenir ».

Néanmoins, une question pose problème dans une éventuelle entente entre les deux forces de droite : la guerre en Ukraine.

« Nous avons déjà beaucoup de similitudes de contenu avec le groupe CRE. En fait, il n’y a qu’un seul domaine, à savoir la politique étrangère — en particulier la question de la guerre en Ukraine — où la coopération est un peu plus difficile », a reconnu M. Beck.

Le sujet pourrait donc empêcher les groupes ID et CRE de former une grande coalition.

De fait, le Fidesz, moins enclin à soutenir l’Ukraine, pourrait se rapprocher naturellement du groupe ID, plutôt que le CRE, bien que ce groupe compte dans ses rangs plusieurs partis au pouvoir ou récemment entrés au pouvoir dans leur pays, contrairement au groupe ID.

*Federica Pascale a contribué à la rédaction de cet article.

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