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Des États du Nigeria recrutent des miliciens pour affronter les bandes criminelles

Face à l'insécurité et aux gangs, le Nigeria connaît un nouveau pic de recrutement de miliciens pour grossir les groupes d'auto-défense. Le nombre total des membres de ces groupes est difficile à évaluer.

Un blindé des forces de sécurité nigériannes dans l'État du Plateau (photo d'illustration).
Un blindé des forces de sécurité nigériannes dans l'État du Plateau (photo d'illustration). © Photo Audu MARTE / AFP
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Le gouverneur de Zamfara a annoncé cette semaine la création d'une nouvelle force de 2600 hommes pour combattre les gangs criminels dans cet État du nord-ouest du Nigeria. Dans l'État de Kano, le gouverneur vient de lancer un programme d'entraînement pour 2 500 personnes. Dans celui du Plateau, endeuillé ces dernières semaines par des attaques meurtrières, le gouverneur veut renforcer le dispositif local de sécurité. Et dans l'État côtier du Delta, dans le sud, le gouverneur annonce une force de 2 400 miliciens pour contrer la vague de kidnappings. Ce recours aux groupes d'auto-défense au Nigeria n'est pas une pratique récente. Elle a connu un essor avec l'insurrection Boko Haram dans les années 2010.

Face à la multiplication des défis sécuritaires sur l'ensemble du territoire : enlèvements, banditisme, conflits entre éleveurs et agriculteurs, la police fédérale, mal équipée, mal formée, mal payée et pas assez nombreuse, est dépassée, rappelle l'analyste Emeka Okoro du cabinet SBM Intelligence basé à Lagos : « Ces milices sont une conséquence de la perte de confiance dans le système de sécurité national. Les Nigérians cherchent une alternative pour se protéger. Le système de sécurité nigérian est, en fait, plus une protection du régime qu'une protection nationale. Les forces de sécurité nationales s'occupent de sécuriser les hommes au sommet, et moins de sécuriser les citoyens lambdas. Les groupes d'autodéfense, les milices, sont un moyen de combler ce vide. » 

Recrutés localement, les membres de ces milices sont perçues comme plus motivées à rétablir la sécurité dans leurs propres communautés. Mais dans un rapport sur le phénomène, en 2022, International Crisis Group soulignait les risques du recours à ce système. Et appelait à plus de régulation pour éviter dérives communautaristes, violations des droits humains ou instrumentalisation par des élites locales.

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