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Sexualité : les Français font de moins en moins l'amour, selon une étude de l'Ifop

Par
  • France Bleu

76% des Français ont eu un rapport sexuel au cours des 12 derniers mois, soit une baisse de 15 points depuis 2006, selon un sondage Ifop publié ce mardi.

Plus d'un quart des 18-24 ans initiés sexuellement (28%) admettent ne pas avoir eu de rapport sexuel en un an, contre 5% en 2006. Plus d'un quart des 18-24 ans initiés sexuellement (28%) admettent ne pas avoir eu de rapport sexuel en un an, contre 5% en 2006.
Plus d'un quart des 18-24 ans initiés sexuellement (28%) admettent ne pas avoir eu de rapport sexuel en un an, contre 5% en 2006. © Maxppp - Pierre Rousseau

La libido des Français est en berne. Selon un sondage réalisé par l'Ifop pour la marque de sex-toys Lelo publié ce mardi, l'Hexagone n'échappe pas au phénomène de "récession sexuelle". En témoignent ces chiffres édifiants : 76% des Français en moyenne ont eu un rapport au cours des 12 derniers mois, soit une baisse de 15 points depuis 2006 et la dernière grande enquête sur le sujet, une proportion qui n'a jamais été aussi faible en cinquante ans.

Une tendance à la baisse qui affecte autant les hommes, qui n'ont été que 78% à faire l'amour au cours des 12 derniers mois, que les femmes qui elles l'ont été à 74% et qui se vérifie aussi dans la fréquence hebdomadaire des rapports sexuels : on fait moins l'amour et moins souvent, en 2024, 43% des Français déclarent le faire une fois par semaine contre 58% en 2009.

L'Ifop explique que cette "contraction de l'activité sexuelle s'inscrit dans un contexte de dissociation croissante entre conjugalité et sexualité". Plus de la moitié des femmes adultes (54%) et 42% des hommes déclarent par exemple qu'ils pourraient vivre avec quelqu'un dans une relation purement platonique. Les Français semblent ainsi de plus en plus penser qu'ils "ne sont plus obligés d'avoir une vie sexuelle intense ou trépidante pour réussir son couple", explique François Kraus.

Les jeunes particulièrement touchés

Cette montée de l'inactivité sexuelle affecte tout particulièrement la jeunesse : plus d'un quart des jeunes de 18 à 24 ans admettent ne pas avoir eu de rapport en un an, soit cinq fois plus qu'en 2006.

Des jeunes qui n'ont parfois pas le courage de faire des rencontres et qui, à côté de ça, ont aussi toujours autant la pression de la performance, une pression qui est accentuée par l'explosion du porno. Enfin, ils vivent dans un monde ou l'abstinence et l'asexualité sont davantage acceptées, voire parfois valorisées.

Chez les femmes, en particulier, l'étude pointe le fait que la sexualité occupe une place nettement moins grande dans leur vie aujourd'hui : 62% des femmes accordent de l'importance à la sexualité dans leur vie, contre 82% en 1996. Et cette abstinence pose beaucoup plus de problème aux hommes (60%) qu'aux femmes (30%). Deux femmes sur trois (69%) reconnaissent vivre facilement l'absence de rapports sexuels, contre 48% des hommes. De plus en plus de Français se disent aussi asexuels (15% des femmes et 9% des hommes).

Les causes de cette "récession sexuelle" sont multiples. Elle s'inscrit d'abord dans un contexte de révolution du rapport au consentement. Les Françaises acceptent en effet beaucoup moins de se forcer à faire l'amour qu'il y a 40 ans. Plus de la moitié (52%) des femmes âgées de 18 à 49 ans déclarent qu'il leur arrive de faire l'amour sans en avoir envie, contre 76% en 1981.

Chez les célibataires, l'abstinence tient avant tout "à l'absence de partenaire attrayant" (63%). La majorité des hommes avouent que leur inactivité sexuelle tient à leur incapacité à plaire (61%), à trouver quelqu'un qui aurait envie de faire l'amour avec eux (62%).

Concurrence des écrans

Enfin, la concurrence des écrans sur le sexe se fait grandement ressentir, en particulier chez les jeunes. Près de la moitié des moins de 35 ans qui vivent en couple sous le même toit (50% des hommes, 42% des femmes) reconnaissent par exemple avoir déjà évité un rapport sexuel pour regarder une série ou un film.

53% des hommes de moins de 35 ans vivant en couple reconnaissent également avoir déjà préféré joué à un jeu vidéo. 48% des hommes et 19% des femmes avouent avoir déjà évité un rapport sexuel pour consulter leurs réseaux sociaux, notamment Instagram, Facebook ou TikTok.

Méthodologie

Cette étude Ifop pour Lelo a été réalisée par un questionnaire auto-administré en ligne du 29 décembre 2023 au 2 janvier 2024 auprès d'un échantillon de 1 911 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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