Présidentielle 2027 : Le Pen bat Attal, rivalise avec Philippe et écrase Mélenchon, d’après un sondage

En juillet 2022, le politologue Jérôme Fourquet confiait au JDD : « On ne peut écarter une victoire de Marine Le Pen en 2027. » Les récents chiffres publiés par son institut, l’Ifop, dans Valeurs actuelles, semblent corroborer cette prédiction. Selon cette étude, Marine Le Pen est donnée pour la première fois gagnante face à Gabriel Attal au second tour de l’élection présidentielle en 2027, avec 51 %. La dirigeante du groupe RN à l’Assemblée nationale se trouve également au coude à coude avec Édouard Philippe, l’actuel maire du Havre et ex-Premier ministre, avec 50 % des intentions de vote. De plus, elle domine largement Jean-Luc Mélenchon, avec 64 % des intentions de vote.

Bien qu’il faille rester prudent face aux sondages, particulièrement trois ans avant la prochaine élection présidentielle, il est à noter que Marine Le Pen atteint un score sans précédent, au second comme au premier tour. Elle avait obtenu 42 % face à Emmanuel Macron, un résultat qui contraste fortement avec les 17,79 % de voix obtenues par son père, Jean-Marie Le Pen, au second tour en 2002.

Marine Le Pen ressort grande gagnante des multiples crises sociales ayant secoué la France ces derniers mois

Avec 36 % d’intentions de vote au premier tour, Marine Le Pen enregistre le meilleur résultat de sondage de sa carrière politique, augmentant ainsi son avance sur ses concurrents. Gabriel Attal, récemment nommé à Matignon par Emmanuel Macron, avec 22 %, ne semble pas encore tirer profit de sa nouvelle fonction et de sa popularité pour devancer Édouard Philippe, qui maintient un profil bas mais constant avec également 22 %. En retrait, Jean-Luc Mélenchon, avec 14 %, est le seul autre candidat à atteindre un score à deux chiffres.

Marine Le Pen se positionne désormais comme la seule alternative crédible face au macronisme et ressort grande gagnante des multiples crises sociales ayant secoué la France ces derniers mois. En fin mars 2023, suite à l’adoption controversée de la réforme des retraites, elle était estimée à 29 % des intentions de vote pour le premier tour de 2027, soit une hausse de six points par rapport à 2022. Cette tendance s’est accentuée en fin octobre, dans un contexte marqué par les répercussions des émeutes urbaines de juillet, l’attentat à Arras contre Dominique Bernard et l’attaque du Hamas en Israël, où elle a gagné 2 points supplémentaires, atteignant 31 %.

La stratégie de Marine Le Pen d’impliquer Jordan Bardella pour séduire les CSP+ repose sur l’idée de rajeunir et de dynamiser l’image du RN auprès d’un électorat traditionnellement plus réticent à leurs idées. Bardella, avec son profil jeune et moins polarisant que d’autres figures du parti, est perçu comme un vecteur d’approche moderne et renouvelé. En le mettant en avant, Marine Le Pen cherche à adoucir l’image du parti, tout en le rendant plus accessible et attrayant pour les catégories socioprofessionnelles supérieures, souvent plus éduquées et susceptibles d’être rebutées par les aspects plus controversés du RN. Cette tactique vise à élargir la base électorale du parti en attirant des électeurs qui, jusqu’alors, pouvaient se montrer hésitants à soutenir le RN en raison de sa réputation et de son histoire.

Une stratégie visiblement payante puisque Marine Le Pen enregistre une progression notable dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Face à une éventuelle candidature d’Édouard Philippe, elle obtiendrait 33 % des voix des professions intermédiaires au premier tour, soit une augmentation de 12 points par rapport à 2022, 48 % auprès des catégories populaires (+14 points), et 32 % chez les retraités (+14 points). Elle gagne également du terrain auprès des CSP+, avec 13 % des voix, en hausse de 5 points par rapport à 2022, bien que ce score demeure insuffisant. Cela explique pourquoi Marine Le Pen, ainsi que Jordan Bardella, redoublent d’efforts pour s’intégrer davantage dans les milieux économiques, traditionnellement réticents à leurs idées.

Le Pen écrase Mélenchon

Dans un scénario hypothétique où Marine Le Pen se retrouverait face à Jean-Luc Mélenchon au second tour de la présidentielle, elle remporterait la présidence avec 64 % des voix, dans un contexte de forte abstention. Les outrances répétées et les positions de Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise sur le conflit Hamas-Israël lui coûteraient cher, tandis que Marine Le Pen profiterait d’une nette amélioration de son image et de sa popularité. Contre le leader de La France insoumise, 70 % des catégories aisées et 81 % des retraités opteraient pour la candidate du Rassemblement national. Même 66 % des sympathisants de Renaissance seraient enclins à voter pour Marine Le Pen. Ainsi, elle ne susciterait plus autant de craintes, ou du moins, moins que Mélenchon.