Le comédien Philippe Caubère mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur mineures

Philippe Caubère, connu notamment pour avoir incarné le père de Marcel Pagnol dans "La Gloire de mon père", a été mis en examen pour agression sexuelle, viols et corruption de mineur, a annoncé ce jeudi le parquet de Créteil.

Le metteur en scène et comédien de 73 ans était visé par une enquête préliminaire après la plainte d'une jeune comédienne, l'accusant d'"atteintes sexuelles sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité". Les faits remontent à 2012, alors qu'elle avait 16 ans et lui 61 ans. franceinfo avait révélé en janvier les faits dénoncés par Camille [prénom d'emprunt], aujourd'hui 27 ans.

Le comédien, que la jeune élève de théâtre considérait comme un possible mentor, donnait alors des rendez-vous à la lycéenne pour parler théâtre et cinéma. Rapidement, selon la jeune femme, l'acteur de 45 ans son aîné a entamé un rapprochement auquel elle n’a pas su s’opposer. Dans son studio de Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, elle l’accuse d’avoir abusé de son immaturité affective au cours de plusieurs rendez-vous qu’elle était priée de garder secrets et de ne pas signaler à ses parents. Cela pendant un an, selon Camille, qui évoque des baisers, des fellations et des pénétrations.

Dans un communiqué publié en janvier, Philippe Caubère avait reconnu avoir eu une relation intime avec une mineure âgée de 16 ans, pendant quatre mois en 2012. Une relation selon lui consentie.

Au moins deux autres victimes

Le comédien a également été mis en examen pour des faits présumés qui se sont déroulés entre 2010 et 2019 pour une deuxième victime, a détaillé le ministère public. Il est aussi mis en examen pour corruption de mineur de plus de 15 ans sur une troisième victime, des faits qui se sont déroulés entre 2019 et 2021, selon cette même source.

Philippe Caubère, qui avait été placé en garde à vue mardi, a été placé sous contrôle judiciaire avec notamment interdiction d'exercer une activité impliquant un contact avec les mineurs et interdiction d'entrer en relation avec les victimes.

Figure de la scène théâtrale, l'acteur, signataire de la tribune collective de soutien à Gérard Depardieu le 25 décembre dernier, avait déjà fait l'objet d'une plainte pour viol, classée sans suite en 2019. À l'époque, son accusatrice avait dénoncé des faits de viols commis en 2010. Le parquet de Créteil avait classé l'affaire sans suite, "aucun élément" ne permettant "de corroborer les déclarations de la plaignante sur l'absence de consentement".