Frontière fermée avec la Russie
Neutre pendant la Guerre froide, le pays nordique a mis fin à trois décennies de non-alignement militaire après l’invasion de l’Ukraine. Il est devenu membre de l’Alliance atlantique l’an dernier, au grand dam de la Russie qui a promis d’y répondre par des «contre-mesures». «Le fait que nous venons d’adhérer à l’OTAN revêt une importance considérable» car la façon dont elle va se déployer en Finlande «sera en grande partie une tâche pour le nouveau président», relève Theodora Helimaki, chercheuse en sciences politiques à l’université de Helsinki.
Fin août, la Finlande a fait face à un afflux de migrants à sa frontière orientale, accusant Moscou d’orchestrer une crise migratoire à ses portes. Helsinki a fermé sa frontière avec son voisin en novembre, une mesure soutenue par l’ensemble des candidats. Alexander Stubb et Pekka Haavisto, tous deux anciens ministres des Affaires étrangères, partagent la même vision sur la position à adopter vis-à-vis de la Russie avec un renforcement des sanctions contre Moscou.
Stockage et transport des armes nucléaires
La différence entre les candidats, tous deux libéraux, se joue notamment sur la question du stockage et du transport des armes nucléaires en Finlande. Pekka Haavisto ne veut pas les autoriser, bien qu’en tant que membre de l’OTAN, le pays nordique se doit de participer aux exercices relatifs à la politique nucléaire de l’Alliance. Alexander Stubb a quant à lui estimé que le pays ne devait exclure «aucune partie» de la politique de dissuasion nucléaire de l’OTAN.
«La situation politique internationale est très difficile pour nous en ce moment et je pense que nous avons vraiment besoin d’un président qui puisse travailler avec les différents partis politiques et qui puisse négocier», a expliqué à l’AFP une électrice, Maarit Tarkiainen, médecin de 46 ans.
En 2022, le président sortant, Sauli Niinistö, élu en 2012 et réputé être le dirigeant européen en exercice à s’être entretenu le plus régulièrement avec Vladimir Poutine, l’avait contacté directement pour lui annoncer la décision d’adhérer à l’OTAN. Depuis, silence radio et aucun des deux candidats ne s’attend à un coup de fil du Kremlin après le scrutin.