60 ans de la mort de Sylvia Plath : mourir est-il "un art comme tout le reste" ? : épisode du podcast Grands classiques de la littérature

Sylvia Plath ©Getty - Bettmann
Sylvia Plath ©Getty - Bettmann
Sylvia Plath ©Getty - Bettmann
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Il y a soixante ans, l'écrivaine Sylvia Plath se donnait la mort et nous laissait un héritage littéraire composé de poèmes, journaux, roman… Lue par des milliers, symbole de la femme espiègle en quête de liberté, que nous a-t-elle appris ?

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Le 11 février 1963, la poétesse et romancière Sylvia Plath se suicidait.
Un mois avant, paraissait La cloche de détresse, récit d'une jeune fille en proie à la dépression et au traitement par les électrochocs. 
Le mythe était né : celui de Sylvia Plath, génie littéraire dévastée par la tristesse. De là, à réduire son œuvre à son mal-être ? Ou au contraire, à faire de la mort un art comme tout le reste ?

L'engouement autour du suicide de Sylvia Plath

“Je pense que la puissance du geste de mort de Sylvia Plath irradie bien au-delà de la sphère littéraire. Tout est intense avec elle : une écrivaine extrêmement ambitieuse, la femme du poète à succès Ted Hughes, une mère très investie mais qui se sépare de ses enfants dans la mort. Avant sa mort, Ted Hughes était parti vivre avec une autre femme, ce qui pousse bien sûr à des interprétations autour de son suicide. Il y a un engouement fou autour de l’histoire de Sylvia Plath, engouement qui dépasse peut-être l’importance de son œuvre…” Julia Kerninon

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Sylvia Plath : peut-on vouloir tout ?

“Sylvia Plath a une personnalité très intense, qu'on peut notamment appréhender en lisant ses journaux. Elle veut une grande maison, un mari parfait avec qui elle vivra un amour splendide, accoucher sans difficultés de beaux enfants, ne pas simplement être écrivaine mais la plus grande écrivaine de sa génération… Et vouloir tout quand on est une femme, encore aujourd’hui, c’est très dur. Ce que soulève Janet Malcolm, c’est que quand on veut à ce point tout, c’est qu’on n’est pas loin de rien vouloir, d’abandonner même la volonté de vivre.” Julia Kerninon

"La Cloche de détresse" : un témoignage de l'enfermement psychiatrique

“Dans La Cloche de détresse, Sylvia Plath lève le voile sur les conditions de l’enfermement psychiatrique, notamment en détaillant son expérience des électrochocs. On voit bien comment elle est piégée, enfermée dans ce système médical sur lequel elle n’a aucune prise. Ted Hughes, intrigué par ce qui est arrivé à se femme à l’hôpital, laisse tomber une lime de métal sur des piles dont le voltage correspondait aux électrochocs subis par Plath. Celle-ci explose... ce qui laisse entendre la violence de ce traitement pseudo-médical.” Julia Kerninon

Sons diffusés :

  • Lectures par Catherine Laborde du roman de Sylvia Plath, La cloche de détresse (1963), 17/10/1996
  • Lecture par Garance Clavel d’un journal de Sylvia Plath, 03/11/2000
  • Archive d’une interview de Sylvia Plath et Ted Hughes, BBC, 1961
  • Archive d’une interview de Sylvia Plath, 1962
  • Lecture par Isabelle Carré du poème de Sylvia Plath, Dame Lazare
  • Lecture par Sylvia Plath de son poème Le départ du fantôme, 18/04/1958
  • Chanson de Lana del Rey, Hope is a dangerous thing for a woman like me to have - but i have it

Bibliographie :

Les Nuits de France Culture
1h 00
Toute une vie
58 min

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