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Crise au Sénégal : un troisième mort dans des heurts samedi

La plupart des villes du Sénégal sont restées calmes samedi, mais des manifestations spontanées se sont poursuivies à Ziguinchor, fief de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko.

Le Monde avec AFP

Publié le 11 février 2024 à 11h56, modifié le 11 février 2024 à 16h27

Temps de Lecture 2 min.

Des manifestants protestent contre la décision du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, à Dakar, au Sénégal, le vendredi 9 février 2024.

Un jeune de 19 ans est mort samedi des suites de ses blessures infligées lors d’une manifestation dans le sud du Sénégal, portant à trois le nombre de tués dans le pays depuis le début de la crise liée au report de l’élection présidentielle, selon des sources hospitalière et politique citées, dimanche 11 février, par l’Agence France-Presse (AFP).

A Ziguinchor, un « jeune de 19 ans a reçu un projectile sur la tête et il est décédé de ses blessures à la réanimation hier soir », a déclaré à l’AFP un responsable hospitalier sous couvert d’anonymat. « Il y a eu plusieurs blessés graves pendant les manifestations et l’un est décédé. Il a été atteint d’une balle à la tête », a affirmé de son côté Abdou Sané, coordinateur du parti de l’opposition Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) à Ziguinchor. Le garçon était un lycéen qui habitait le quartier communément appelé « Grand Dakar » à Ziguinchor, a-t-il précisé.

La plupart des villes du Sénégal sont restées calmes samedi mais des manifestations spontanées se sont poursuivies dans cette ville de Casamance, fief de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko. Elles ont mis en prise plusieurs dizaines de jeunes, parfois mineurs, et des forces de sécurité qui tentaient de les disperser avec du gaz lacrymogène.

Un étudiant de 22 ans à Saint-Louis, dans le nord du pays, et un commerçant de 23 ans à Dakar ont aussi été tués depuis vendredi durant le mouvement de contestation contre le report de l’élection présidentielle prévue le 25 février, annoncé par le président Macky Sall. Ce report est perçu par l’opposition comme une manigance pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel, voire pour maintenir le président actuel à la tête du pays encore plusieurs années, ce qu’il dément.

Préoccupation des partenaires internationaux

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal a présenté ses condoléances aux familles et amis des victimes. « Nous exhortons toutes les parties à agir de manière pacifique et mesurée, et nous continuons à demander au président Sall de rétablir le calendrier électoral, de restaurer la confiance et d’apaiser la situation », a-t-elle déclaré.

L’Union européenne (UE) a présenté ses « condoléances aux proches des défunts » et a appelé « les autorités à garantir les libertés fondamentales », a déclaré sur X Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.

Les partenaires internationaux du Sénégal ont exprimé leur préoccupation et appelé à organiser des élections le plus rapidement possible. Samedi, la mobilisation s’est étendue à la diaspora, avec des manifestations qui ont drainé quelques milliers de personnes à Paris et Berlin.

Le président Macky Sall a pris de court en reportant les élections à trois semaines du scrutin, une décision entérinée par l’Assemblée nationale, qui a voté un ajournement de l’échéance électorale au 15 décembre, après avoir expulsé par la force les députés de l’opposition. L’Assemblée a aussi voté le maintien au pouvoir de M. Sall jusqu’à la prise de fonctions de son successeur, vraisemblablement début 2025. Son deuxième mandat expirait officiellement le 2 avril.

Nouvelle manifestation mardi

La répression des manifestations au Sénégal a suscité l’indignation de l’opposition. « Nous prenons à témoin la communauté régionale et internationale, face aux dérives de ce pouvoir finissant », a déclaré Khalifa Sall, l’un des principaux candidats à la présidentielle.

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La coalition du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye, qui a reçu le soutien d’Ousmane Sonko, a dénoncé « la brutalité des forces de sécurité, qui ont exercé des violences inouïes ». Elle a salué « les efforts » de la société civile et des acteurs politiques pour « faire barrage au coup d’Etat constitutionnel » du président Sall et maintenir la présidentielle le 25 février.

Une nouvelle manifestation lancée par un collectif de la société civile, Aar Sunu Election (« protégeons notre élection »), est prévue mardi. Face à la répression, « il faut une stratégie de lutte citoyenne. La désobéissance civile est une arme que l’on va utiliser pour mettre ce pays à l’arrêt et rétablir la légalité constitutionnelle », a déclaré Malick Diop, coordinateur de ce collectif.

Le Monde avec AFP

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