ContraceptionIl y a maintenant plus d’hommes que de femmes à choisir la stérilisation

Vasectomie : Il y a maintenant plus d’hommes que de femmes à choisir la stérilisation

ContraceptionLa vasectomie gagne du terrain depuis quelques années en France. En 2022, près de 31.000 hommes l’ont effectuée. Elle reste néanmoins marginale
Des médecins pratiquent une vasectomie sur un homme à Bali en 2015. (illustration)
Des médecins pratiquent une vasectomie sur un homme à Bali en 2015. (illustration) - Sonny Tumbelaka / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

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Et si la vasectomie était entrée dans les mœurs en France ? Cette opération, qui vise à se faire stériliser via une ligature des canaux qui permettent aux spermatozoïdes de sortir des testicules, gagne du terrain depuis quelques années chez les Français. Autorisées seulement depuis 2001, les vasectomies ont, pendant des années, été réalisées en nombre infime. La situation semble commencer à changer. Selon une étude, publiée lundi par l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), de plus en plus d’hommes français choisissent la stérilisation.

« Le nombre de vasectomies a augmenté chaque année depuis 2010, passant de 1.940 vasectomies en 2010 à 30.288 en 2022, soit une multiplication par quinze », résument les auteurs de l’étude, supervisée par l’épidémiologiste Mahmoud Zureik.

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Désormais, il y a même plus d’hommes que de femmes à choisir cette forme de stérilisation. Les auteurs de l’étude y voient en partie la conséquence de l’affaire des implants Essure, couramment utilisés comme méthode de stérilisation féminine avant d’être retirés du marché à la fin des années 2010 à cause d’effets indésirables.

Une opération légère

Ce croisement des courbes est aussi lié à la progression des vasectomies. Celle-ci est difficile à expliquer, les auteurs reconnaissant que des « études sociologiques » seraient nécessaires. « La diminution de la lourdeur de la pratique a pu conduire les hommes à davantage recourir à la vasectomie », avance la démographe Mireille Le Guen, spécialiste des questions de contraception.

La plupart des vasectomies se font, en effet, désormais lors d’un passage en journée à l’hôpital, alors qu’un nombre conséquent de patients devaient encore y passer la nuit voici quelques années, souvent sous anesthésie générale.

Mais Mireille Le Guen reste prudente sur la lecture d’une tendance embryonnaire. Si les vasectomies sont en forte hausse, elles partent de si bas que leur fréquence reste faible : environ 0,15 % des hommes concernés (des adultes de moins de 70 ans selon l’étude) ont fait ce choix en 2022.

Il est donc trop tôt pour juger si la vasectomie fait moins peur par son caractère potentiellement irréversible. Un délai de réflexion de quatre mois reste de toute façon imposé aux Français tentés par cette opération. De même, difficile de savoir si les craintes infondées autour de ses effets supposément négatifs sur l’activité sexuelle ont baissé.

« Ma femme ne supportait pas toujours bien la pilule »

Serait-ce alors les discours féministes de plus en plus visibles en faveur d’un meilleur partage de la « charge mentale » de la contraception, dont la responsabilité revient le plus souvent aux femmes via, principalement, la prise d’une pilule ? C’est, en tout cas, l’une des considérations qui a animé Ronan Lerigoleur. « Ma femme ne supportait pas toujours bien la pilule », explique-t-il. « Il n’y a pas photo : moi, j’ai eu une opération et c’était réglé. Sinon, elle, c’était à vie. »

C’est aussi le seul choix de contraception dont dispose un homme, à part le port systématique d’un préservatif. Médiatisées depuis quelques années, des méthodes alternatives comme des anneaux contraceptifs n’ont pas fait leurs preuves scientifiques.

Dans certains pays, notamment anglo-saxons, les vasectomies sont courantes, même si elles tendent à perdre en popularité. C’est le cas aux Etats-Unis, en Australie, en Corée du Sud, où plus d’une femme sur dix compte sur la vasectomie de son partenaire pour ne pas avoir d’enfant.

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