Le virus du Nil occidental, un nom à consonance exotique pour un agent pathogène qui ne l’est plus. Ce virus, de la famille des arbovirus, représente désormais une menace pour la santé publique dans des pays européens épargnés jusqu’ici.
Le virus du Nil occidental porte ce nom car il a été isolé pour la première fois chez une femme du district du Nil occidental en Ouganda en 1937. Il a ensuite été identifié chez des oiseaux dans la région du delta du Nil en 1953. Plus tard, en 1999, les Etats-Unis ont connu leur premier cas importé à New-York, suivi d’une propagation et d’une épidémie importante sur la Côte Ouest.
Ce virus se transmet entre espèces d’oiseaux et de moustiques (communs, du genre Culex). Le moustique peut ensuite le transmettre à l’humain et provoquer ainsi la fièvre du Nil occidental. La plupart des infections sont asymptomatiques, mais 20% à 25% des personnes infectées développent fièvre et maux de tête, et moins de 1%, des complications neurologiques sévères pouvant entraîner le décès.
En France, fin juillet 2023, en Gironde, l’Agence Régionale de Santé a confirmé l’existence du premier cas humain autochtone d’infection par ce virus à Bordeaux, alors que jusque-là, les seuls cas détectés chez nos voisins français se situaient sur le pourtour méditerranéen.
On se doutait que le réchauffement climatique jouait potentiellement un rôle dans l’émergence du virus sur notre continent, mais cette fois, une étude publiée dans la revue Nature Communications en établit la preuve. Avec leurs collaborateurs, Diana Erazo et Simon Dellicour, chercheurs du Laboratoire d’Epidémiologie Spatiale de l’Université libre de Bruxelles ont pu démontrer cette contribution du changement climatique à l’expansion du virus en Europe.