Sandrine Rousseau se sent « fondamentalement trahie » par Gérard Miller, accusé d’agressions sexuelles
VIOLENCES SEXUELLES•La députée avait, jusque-là, uniquement réagi par un tweet de soutien aux supposées victimes du psychanaliste20 Minutes avec AFP
Réputée pour son combat féministe, la députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé, dans une interview accordée au magazine Elle, avoir été « fondamentalement » trahie par Gérard Miller. Le célèbre psychanalyste et chroniqueur, qui est engagé auprès de La France insoumise (LFI) et a soutenu madame Rousseau lors de la primaire écologiste de 2021, est en effet accusé, par plusieurs femmes, de viols et d’agressions sexuelles (qu’il dément).
La députée explique avoir « l’habitude de ces hommes qui viennent s’acheter une crédibilité féministe en s’affichant avec moi ». Mais après voir lu les articles de Elle sur l’affaire, elle explique s’être demandée : « Que vont penser les femmes d’avoir vu Gérard Miller s’afficher avec moi ? Je leur présente mes excuses, même si je ne savais rien ».
Un temps pour « encaisser le choc »
Surtout amie avec la fille de Gérard Miller, Sandrine Rousseau avait, jusqu’alors, uniquement réagi par un tweet de soutien aux victimes, une semaine après les premières révélations. Elle explique avoir eu besoin de temps pour « pouvoir poser une parole qui a du poids. (…) C’est un temps pour pouvoir encaisser le choc et poser les mots qui permettent de faire avancer ».
Elle note aussi « une sidération » de la part d’élus de la Nupes, qui ont peu réagi sur l’affaire, ce qu’elle dit trouver « un silence un peu honteux, plus difficile quand cela arrive au sein de votre famille politique. On n’est pas fiers d’avoir ça chez nous ».
Un grand sentiment de solitude
Enfin, Sandrine Rousseau remarque que sur la question des violences faites aux femmes et du sexisme, elle n’a « pas grand monde sur qui compter ». « Je suis très seule », déplore-t-elle.
Alors que Gérard Miller a beaucoup mis en avant ses positions progressistes, notamment à propos de MeToo et des violences faites aux femmes, elle dit avoir « envie de lui hurler » : "Vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites, c’est odieux !" ».
Notre dossier « Sandrine Rousseau »Puis elle déclare, en guise de conclusion, que « si même les alliés s’avèrent être des agresseurs ou des violeurs potentiels, sur qui s’appuyer ? C’est un combat dans lequel on ne peut compter sur aucun homme ».
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