Congé menstruel : la proposition de loi rejetée par le Sénat, la droite et le centre craignent des "effets secondaires non désirés"

Publié le , mis à jour

Ce jeudi 15 février 2024, le Sénat rejette la proposition de loi concernant un congé menstruel qui permet un arrêt de deux jours par mois pour les femmes aux règles douloureuses.

Ce jeudi, était défendu au Sénat un texte en faveur de la mise en place d'un congé menstruel en France. Celui-ci prévoit, pour les femmes souffrant de douleurs de règles incapacitantes, un arrêt de travail allant jusqu'à deux jours par mois, sans délai de carence. Les sénateurs ont finalement dit non, rapporte BFMTV.

Peurs d'abus ?

Le texte a été rejeté par 206 voix contre 117 à la chambre haute, précise la chaîne d'information. La droite et les alliés centristes en nombre, redoutent des "effets secondaires non désirés" de ce "congé menstruel". La sénatrice Béatrice Gosselin évoque une atteinte à "l'intimité de la personne" ou encore son coût pour la Sécurité sociale.

Pour autant, certains amendements de compromis ont été adoptés par les centristes ce qui aurait réduit à un jour par mois l'arrêt menstruel ou bien le limiter aux cas "d'endométriose symptomatique", détaille nos confrères de BFMTV.

\ud83d\udd34 ALERTE INFO
Règles douloureuses: le Sénat écarte la mise en place d'un "congé menstruel"https://t.co/e0y9mcUYCI pic.twitter.com/Sz11JPc5VL

— BFMTV (@BFMTV) February 15, 2024

"Nous avons perdu l'occasion non pas d'être en avance, mais d'accompagner l'évolution de la société. C'est regrettable pour le Sénat et pour les femmes qui devront encore attendre", s'est indignée la sénatrice socialiste Laurence Rossignol.

"Les douleurs ont un impact négatif"

En avril 2023, la sénatrice socialiste Hélène Conway-Mouret a déposé une proposition de loi visant à "améliorer et garantir la santé et le bien-être au travail".

Ce texte prévoyait des modalités d’organisation en télétravail pour les femmes souffrant de "dysménorrhée, dont l'endométriose" et la création d’un arrêt de travail spécifique, d'une durée ne pouvant excéder deux jours par mois (dans la limite des 13 jours annuels) et valable un an.

"Les douleurs ont un impact négatif sur la qualité de leur travail. Cela peut devenir un facteur d’inégalité avec des femmes qui peuvent être pénalisées au moment d’une promotion. Parce qu’on va se dire 'pas elle, pas au top tout le temps'", a fait remarquer Hélène Conway-Mouret à nos confrères du Parisien.