Publicité

L'économie britannique est entrée en récession fin 2023

Le PIB du Royaume-Uni a reculé de 0,3 % sur les trois derniers mois de 2023, après avoir baissé de 0,1 % au cours des trois mois précédents. Alors que les taux d'intérêt directeurs sont à 5,25 % outre-Manche, la Banque d'Angleterre est sous pression pour les baisser.

La consommation des ménages n'a augmenté l'an passé que de 0,4 % au Royaume-Uni.
La consommation des ménages n'a augmenté l'an passé que de 0,4 % au Royaume-Uni. (Daniel LEAL/AFP)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 15 févr. 2024 à 09:36Mis à jour le 15 févr. 2024 à 18:00

Mauvaise nouvelle pour nos voisins de l'autre côté de la Manche. Le Royaume-Uni est tombé en récession technique dans la seconde moitié de l'année 2023. Le PIB s'est en effet replié de 0,3 % au quatrième trimestre, selon l'Office national des statistiques (ONS), l'Insee britannique, après avoir déjà chuté de 0,1 % lors des trois mois précédents. Résultat, sur l'année complète, la croissance n'a atteint qu'un maigre 0,1 %. Autant dire rien du tout.

Si l'on excepte l'année 2020 marquée par le Covid et les confinements, 2023 est, sur le plan économique, la moins bonne depuis 2009, l'année qui suit celle de la grande crise financière. L'activité économique du Royaume-Uni a bien sûr été affectée l'an passé par la crise inflationniste. La consommation des ménages n'a grimpé que de 0,4 % en 2023, la hausse des prix ayant amputé le pouvoir d'achat des Britanniques.

Faiblesse de la consommation

Cette faiblesse de la demande s'est répercutée sur les ventes des entreprises. D'autant que la hausse des taux d'intérêt décidée par la Banque d'Angleterre est venue peser sur la construction, les acheteurs de logements neufs étant nettement moins nombreux à avoir les moyens de leurs envies. L'activité du secteur a diminué de 1,3 % sur les trois derniers mois de l'année.

Publicité

La production industrielle, elle, a reculé de 0,3 % en 2023, et le mouvement s'est accéléré en fin d'année. Dix des treize secteurs industriels recensés par l'ONS ont vu leur activité baisser au quatrième trimestre. De même, les exportations ont chuté.

Une politique monétaire très restrictive

Il n'est donc pas certain que la prévision du Fonds monétaire international (FMI) d'une croissance de 0,6 % en 2024 puisse être atteinte. L'espoir est que le pouvoir d'achat remonte. En janvier, l'inflation était encore à 4,2 % sur un an, un niveau plus élevé que dans la zone euro.

Mais puisque l'économie apparaît plus déprimée que prévu, la hausse des prix devrait freiner dans les prochains mois. Certains économistes s'attendent même à ce qu'elle passe sous la barre des 2 % cet été. Or, au quatrième trimestre, les rémunérations des travailleurs ont grimpé de 5,8 % sur un an, ce qui permet aux ménages britanniques de retrouver un peu d'oxygène, c'est-à-dire d'argent pour consommer.

Reste à savoir s'ils le dépenseront. Benjamin Nabarro, économiste chez Citi, s'attend à ce que la croissance reparte doucement. Il table sur une progression du PIB de 0,1 % à 0,2 % par trimestre au cours du premier semestre 2024.

Le problème que pose la contre-performance britannique de la fin 2023 est celui du niveau des taux d'intérêt. La Banque d'Angleterre a maintenu son taux directeur à 5,25 % lors de sa dernière réunion de politique monétaire. « Avec la baisse plus importante du PIB et la récession technique, la situation va devenir très inconfortable pour la Banque d'Angleterre, surtout avec une politique monétaire aussi restrictive », estime Sanjay Raja, économiste chez Deutsche Bank.

Guillaume de Calignon

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité