Poitiers : enceinte, la maire Léonore Moncond’huy va suspendre ses fonctions pendant huit semaines

L’intérim sera assuré du 15 mars au 15 mai par sa première adjointe. La maire cessera de percevoir son indemnité d’élue pendant cette période, mais touchera des indemnités journalières versées par l’Assurance maladie.

L’écologiste Léonore Moncond’huy est devenue en 2020, à l'âge de 30 ans, la nouvelle maire de Poitiers. AFP / Guillaume Souvant
L’écologiste Léonore Moncond’huy est devenue en 2020, à l'âge de 30 ans, la nouvelle maire de Poitiers. AFP / Guillaume Souvant

    La grossesse de la maire de Poitiers (Vienne) s’est invitée au dernier conseil municipal. Lundi, comme le relaye La Nouvelle République, Léonore Moncond’huy a annoncé aux élus qu’elle va interrompre ses fonctions entre le 15 mars et le 15 mai prochain pour cause de congé maladie.



    Dans cette situation, la loi ne prévoit pas de disposition spécifique pour les élus, comme l’a indiqué l’Association des maires de France (AMF) au Parisien. C’est la prise en charge prévue pour les travailleurs salariés qui s’applique : la maire devra obligatoirement s’arrêter pendant au moins huit semaines, deux avant l’accouchement et six après - soit du 15 mars au 15 mai. L’intérim sera assuré pendant cette période par sa première adjointe. Léonore Moncond’huy cessera par ailleurs de percevoir son indemnité d’élue, mais touchera des indemnités journalières versées par l’Assurance maladie.

    « Un obstacle à l’engagement politique »

    « Cette problématique est représentative des freins qui existent et empêchent encore aujourd’hui les jeunes parents, et particulièrement les femmes, de se projeter dans l’exercice de fonctions politiques », a réagi l’adjointe Julie Reynard auprès de La Nouvelle République. « Il est essentiel de reconnaître que la maternité ou la paternité ne devraient pas être un obstacle à l’engagement politique », a-t-elle ajouté. L’ensemble du conseil a appelé à une évolution de la loi et du cadre législatif, selon le quotidien local.

    Ce n’est pas la première fois qu’une maire enceinte est confrontée à cette situation. En 2019, la maire de Decize (Nièvre), Justine Guyot, avait elle aussi dû interrompre ses fonctions le temps de son congé maternité, rapportait à l’époque Le Journal du Centre. « Il faut absolument revoir ce statut si l’on veut inciter les jeunes femmes à s’investir dans la vie publique. On ne devrait pas avoir à choisir entre les deux (…). Ce que je souhaiterais, c’est pouvoir prendre un congé maternité tout en continuant d’exercer mon mandat », s’était-elle insurgée, regrettant qu’un « maire en arrêt maladie puisse continuer d’être maire s’il obtient un certificat médical, mais ne puisse continuer lors d’un congé maternité ».