Russie Alexeï Navalny : sa veuve, Ioulia Navalnaïa, promet de « poursuivre » son oeuvre

La veuve d'Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, a promis de continuer la lutte contre Vladimir Poutine menée par son mari et appelé ses partisans à la rejoindre, trois jours après le décès en prison de l'opposant dans des conditions obscures.

Dans une vidéo publiée lundi, Ioulia Navalnaïa, la voix parfois serrée par l'émotion, est revenue sur le parcours et les souffrances de son époux. Et assuré qu'elle reprendra le flambeau. « Il y a trois jours, Vladimir Poutine a tué mon mari, Alexeï Navalny. Poutine a tué le père de mes enfants (...) Avec lui, (Poutine) a voulu tuer notre espoir, notre liberté, notre futur », a asséné Ioulia Navalnaïa.

« Je poursuivrai l'oeuvre d'Alexeï Navalny. Je continuerai pour notre pays, avec vous. Et je vous appelle tous à vous tenir près de moi (...) Ce n'est pas une honte de faire peu, c'est une honte de ne rien faire, c'est une honte de se laisser effrayer », a-t-elle martelé. « Nous devons nous unir pour frapper d'un seul coup Poutine, ses amis, les voyous en épaulettes, les courtisans et les tueurs qui veulent paralyser notre pays », a-t-elle encore lancé.

Ioulia Navalnaïa a assuré que son équipe allait découvrir qui avait commis « ce crime » contre son mari et dans quelles circonstances.Elle doit par ailleurs rencontrer lundi à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.

Le Kremlin « cache son crime »

Les proches d'Alexeï Navalny, qui n'ont pas eu accès à sa dépouille, accusent les autorités russes d'avoir tué l'opposant et de chercher à maquiller leurs traces.

Une enquête est « en cours » et n'a pas permis d'arriver à des conclusions « pour le moment », a indiqué lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

L'investigation « est en cours, toutes les mesures nécessaires sont prises », a-t-il dit à des journalistes. « Mais les résultats de cette enquête n'ont pas été rendus publics pour le moment et ils ne sont pas encore connus », a ajouté Dmitri Peskov.

Dmitri Peskov, interrogé sur la remise du corps de l'opposant, a affirmé que cette question ne relevait pas « des fonctions de l'administration présidentielle » russe.

L'équipe d'Alexeï Navalny, réagissant à ces propos sur Telegram, a estimé au contraire que « le Kremlin montre les dents, nie et joue la montre, cache son crime ».

Des déclarations « odieuses » pour le Kremlin

Depuis l'annonce du décès de l'opposant, vendredi, de nombreux pays occidentaux ont accusé le régime russe d'en être responsable. « Dans ces circonstances, en l'absence d'informations, nous pensons qu'il n'est absolument pas permis de faire des déclarations aussi odieuses », a dénoncé Dmitri Peskov.

En Russie, plus de 150 manifestants qui ont rendu hommage à l’opposant politique Alexeï Navalny ce week-end ont été jugés. Certains ont écopé de plusieurs jours de prison ferme.