Le rendez-vous est pris à l’abri des regards. Il préfère qu’on l’appelle Maxim. Il a 27 ans. Nous n’en saurons pas plus. Il se fait discret car il refuse d’aller au front. Pourtant, il y a quelques semaines, il s’y est vu l’espace de quelques heures. "J’étais dans une autre province du pays, plus au nord. Dix personnes m’ont encerclé. Ils m’ont demandé mes papiers. Je leur ai dit que j’avais un problème de santé. Ils m’ont dit : 'Soit tu montes seul. Soit on te fait monter de force'", raconte le jeune homme encore sous le choc.
Il est emmené. Accusé d’avoir renoncé à se battre, il est finalement libéré mais reste inculpé. Dans quelques mois, Maxim devra prouver son problème de santé au tribunal pour éviter la mobilisation. "Les recruteurs peuvent être partout. Ils changent de position tout le temps. J’essaie d’être prudent. Mais il y a toujours un risque."