Canada: le pays n’a honoré que la moitié de ses promesses en matière de livraison d'armes à l'Ukraine
Sur la scène internationale, le Canada se présente comme un allié indéfectible de l’Ukraine depuis le début du conflit. Dans les faits, ce pays n’a honoré que la moitié de ses promesses en matière de livraison de matériel militaire d’un montant d’un peu moins de deux milliards d’euros.
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Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
L’armée ukrainienne attend toujours la livraison des véhicules blindés promis, ainsi que des munitions, et surtout un coûteux système de défense anti-aérienne commandé aux États-Unis. Si au début de la guerre, le Canada envoyait à l’Ukraine du matériel d’artillerie provenant de sa propre armée, tout se gâte depuis qu’il s’agit de munitions ou d’équipements à fabriquer. Pour le système de missile sol-air, le gouvernement canadien a passé la commande aux États-Unis, il y a plus d’un an, sans aucune livraison.
« Le Canada est vu de plus en plus comme un partenaire et un allié peu fiable »
Et les munitions de 155 millimètres pour des obus d’artillerie ne sont toujours pas fabriquées au Canada faute d’une nouvelle usine, comme l’explique Justin Massie, politologue à l’université du Québec à Montréal : « On hésite, on réfléchit, on examine la situation, on fait des comités d’études présentement. Cet argent-là s’il avait été investi il y a deux ans, ou même l’an dernier, en janvier 2023, quand on a annoncé le même montant, cette production aurait été faite dans l’industrie canadienne, et elle servirait aujourd’hui à envoyer des munitions extrêmement précieuses à l’Ukraine. »
Selon le professeur de défense au Collège militaire royal, Christian Leuprecht, l’image internationale canadienne « en prend pour son rhume » actuellement. « Le Canada est vu de plus en plus comme un partenaire et un allié peu fiable, ce qui réduit la capacité du Canada d’insister sur ses intérêts au sein de l’Otan. Parce qu’on n’a pas vraiment de voix si on n’est pas pris comme allié fiable et sérieux. » La place du Canada sur la scène internationale risque donc de se réduire encore davantage.
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