Plainte contre Dieudonné pour incitation à la haine homophobe

Les associations STOP homophobie et Mousse déposent plainte contre Dieudonné pour provocation publique à la haine homophobe, suite à ses propos tenus dans interview à la chaîne Média97+, le 7 février dernier, dans laquelle il estime impossible de « confier les responsabilités d’un pays, d’un gouvernement à une personne faisant partie de la communauté homosexuelle ».

Dieudonné M’bala M’bala – déjà plusieurs fois condamné pour ses dérapages et provocations à la haine et à la discrimination, en France, en Belgique et en Suisse également – réagissait à la nomination de Gabriel Attal à Matignon :

« Je ne pense pas que ça soit possible de confier les responsabilités d’un pays, d’un gouvernement à une personne faisant partie de la communauté homosexuelle. (…) Moi je pense que c’est le marqueur d’une démocratie qui défaille qu’un premier ministre vienne dire ‘voilà, je suis homosexuel et c’est… Et voilà’. Et beh moi, je pense que c’est une erreur et je pense qu’il est préférable d’avoir quelqu’un d’autre à la place parce que, parce que j’ai le droit de le penser sans du tout haïr cette personne ».

Déclarations qu’il a introduit par « Au Cameroun, c’est interdit. Au Cameroun, ces affaires-là ne sont pas autorisées. Dans le champ public, l’homosexualité est interdite. Chacun fait ce qu’il veut chez soi mais, dans le domaine public, non. Cette propagande-là n’existe pas ». Au Cameroun, l’homosexualité est en effet passible de peines d’emprisonnement, d’où la référence.

Ces propos ont suscité une vive indignation après leur diffusion sur YouTube notamment. Ils constituent une violation flagrante de la loi réprimant la provocation publique à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. D’où la plainte.

Comme le souligne Etienne Deshoulières, avocat des associations, « les propos incitant à la haine LGBT+phobe ont un lien direct avec les agressions et le sentiment de mal-être de nombreux jeunes LGBT+ qui, ainsi fragilisés, présentent un taux de suicide, de tentative de suicide et d’idées suicidaires en moyenne plus élevé que le reste de la population. Jusqu’à 7 fois plus, confirmée par une étude de 2014 de Santé publique France. »