Paris : le métro ne s’arrêtera plus en cas de malaise voyageur

Interrogée mardi sur les transports en commun franciliens, la présidente de la région Île-de-France a annoncé plusieurs innovations, notamment dans le métro. Les malaises voyageurs n’interrompront plus le trafic, et des brigades canines seront déployées face aux colis suspects.

    Se tourner vers ce qui fonctionne à l’international. Prenant les exemples de villes telles que Tokyo ou Londres, la présidente (Libres !) de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a dévoilé, ce mardi, plusieurs évolutions à venir dans les rames du métro parisien.

    Sur BFM Business, l’élue a débuté sa prise de parole au sujet des transports franciliens en rappelant que l’Île-de-France avait connu une « énorme crise dans les transports en commun » à cause d’une « pénurie de conducteurs ».

    Si Valérie Pécresse estime que la SNCF et la RATP n’ont pas suffisamment recruté pendant un temps, les deux organismes de transport en commun se sont rattrapés selon elle. « Ils forment et recrutent désormais, assure la présidente de région. J’ai très bon espoir que d’ici la fin du mois de mars, les transports seront revenus à la normale. » Avec des évolutions.

    « On a pris des décisions que j’attendais depuis des années, poursuit-elle. Sur les malaises voyageurs par exemple, nous avons une doctrine absurde qui n’est pas celle de Londres ni de Tokyo. Quand quelqu’un s’évanouit dans le métro, au lieu de le faire sortir de la rame pour le faire respirer, on le traite comme s’il avait eu un choc d’accident de la route, on le met en PLS dans la rame et on arrête la rame en attendant que les secours arrivent. C’est le contraire de ce qui se fait ailleurs. »

    Pour pallier ce problème entraînant des retards conséquents, Valérie Pécresse a annoncé avoir « enfin » validé un « protocole Samu ». « Pour les malaises voyageurs, nous n’arrêterons plus les rames de métro », a déclaré la présidente de l’Île-de-France.

    Des brigades canines et l’IA face aux colis suspects

    De même, afin de fluidifier le trafic en cas de colis suspect, Valérie Pécresse tient à s’inspirer de l’étranger : « Dans beaucoup de pays, on les sort de la rame et on les dépose sur le quai ». La France étant actuellement sous le coup du plan Vigipirate « sécurité renforcée - risque attentat », cette mesure n’est donc pas applicable au métro parisien.

    Néanmoins, la présidente de région avance une autre option : « On va mettre en place des brigades cynophiles pour renifler les colis et, en 10-15 minutes, lever le doute et pouvoir les sortir. » Un dispositif qui existe cependant depuis 2021 et le déploiement d’une vingtaine d’équipes cynophiles sur le réseau RATP.

    Valérie Pécresse souhaite également s’appuyer sur les derniers progrès technologiques en faisant appel à l’intelligence artificielle pour « repérer les colis suspects avec des caméras, afin d’éviter de bloquer les rames pendant des heures. »

    Une application dédiée aux déplacements pendant les JO

    Tous ces dispositifs pourraient avoir leur rôle à jouer durant les Jeux olympiques et paralympiques, l’été prochain. « Pour ceux qui iront aux JO, on travaille depuis des années sur le plan de transport. Nous serons la première métropole à faire des Jeux 100 % accessibles en transport en commun, et totalement décarbonés. Ça ne s’est jamais fait », a clamé Valérie Pécresse.

    La région Île-de-France avait déjà annoncé la création d’une application en mars 2023, appelée « Transports publics Paris 2024 », qui devrait permettre de fluidifier le trafic des transports en commun en indiquant non pas le trajet le plus court mais le moins encombré. « Il y aura un mode opératoire et un plan de déplacement à suivre. Notre appli spéciale donnera les meilleurs itinéraires », explique Valérie Pécresse.

    La présidente de région demande aussi à Waze et à Google de « répercuter sur leurs applis (les) plans de déplacement » de Transports publics Paris 2024. « La différence, c’est que nous, on saura à quelle heure ont lieu les épreuves, affirme-t-elle. Il vaut mieux marcher 200m et ne pas se retrouver sur un quai bondé. »

    Le directeur général d’IDFM (Île de France Mobilités), Laurent Probst, avait indiqué dans un premier temps dans une interview à Ouest-France que si les géants de la navigation mobile ne cédaient pas à cette demande, le gestionnaire des transports demanderait à l’État de bloquer ces applications sur la région parisienne pendant toute la durée des JO. Les voyageurs devront encore patienter pour savoir à quoi s’en tenir.