Mahjoub Mahjoubi : la justice valide l'expulsion de l'imam vers la Tunisie

Le tribunal administratif de Paris a confirmé ce lundi l'expulsion de l'imam Mahjoub Mahjoubi, accusé de tenir des propos incitant à la haine et à la discrimination. Cette décision, saluée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, fait suite à une analyse approfondie des discours de l'imam et de sa situation familiale.
Mahjoub Mahjoubi : la justice valide l'expulsion de l'imam vers la Tunisie
L'imam Mahjoub Mahjoubi a été expulsé jeudi 22 février 2024. (capture écran / DR)
Par Actu17
Le lundi 4 mars 2024 à 11:38

Le tribunal administratif de Paris a confirmé l'expulsion de l'imam Mahjoub Mahjoubi, originaire de la ville de Bagnols-sur-Cèze (Gard), vers la Tunisie, suite à ses propos jugés comme incitant à la haine et à la discrimination, notamment à l'égard des femmes et des Juifs. L'expulsion de l'imam, le 22 février dernier, avait été précédée par un arrêté pris par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a salué la décision de la justice.

La juridiction a estimé que les discours de l'imam "théorisant la soumission de la femme à l'homme", "faisant l'éloge de la charia" et "une apologie du djihad", ainsi que ses propos envers les Juifs, décrits comme "les ennemis historiques des musulmans qu'il faut combattre", constituaient "des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre les Juifs". Ces éléments ont été jugés d'une "particulière gravité" par la juge des référés, qui a conclu que l'expulsion avait été décidée à bon droit.

La décision du tribunal administratif souligne la nécessité de "concilier les exigences de la protection de la sûreté de l’Etat et de la sécurité publique avec la liberté fondamentale que constitue le droit à mener une vie familiale normale". Elle considère que la situation familiale de l'imam, dont l'épouse est Tunisienne et sans emploi, et l'état de santé de l'un de ses enfants, qui ne nécessite qu'une surveillance biannuelle, permettent de "reconstituer la cellule familiale" en Tunisie.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi à cette décision en affirmant que "sur [mon] instruction, les services du Ministère de l'Intérieur continueront, grâce à nos nouvelles lois, à lutter avec efficacité contre tous les prêcheurs de haine".

La défense de l'imam, qui avait fait valoir un retour immédiat en France en raison de sa vie construite dans le pays et de ses attaches familiales, a annoncé avoir interjeté appel de cette décision. L'imam Mahjoub Mahjoubi, père de 11 enfants issus de deux mariages, avait insisté sur sa volonté de se battre pour ses droits, déclarant sur BFMTV qu'il ne se laisserait pas faire.