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Dix ans après la disparition du vol MH370, les recherches pourraient reprendre

Une firme de robotique texane, Ocean Infinity, est en pourparlers avec le gouvernement malaisien pour reprendre l'enquête. Le 8 mars marque les dix ans de la catastrophe qui a fait 239 disparus lors d’un vol reliant Kuala Lumpur à Pékin

Un bâtiment à Kuala Lumpur où il est projeté «Pray for MH370», le 24 mars 2014, peu de temps après la disparition de l’avion.  — © Vincent Thian / keystone-sda.ch
Un bâtiment à Kuala Lumpur où il est projeté «Pray for MH370», le 24 mars 2014, peu de temps après la disparition de l’avion. — © Vincent Thian / keystone-sda.ch

Les années passent et le mystère reste entier. Cela fait maintenant dix ans que le vol MH370 de la compagnie Malaysian Airlines s’est évanoui dans la nuit du 8 mars 2014 alors qu’il devait rejoindre Pékin depuis Kuala Lumpur avec 239 personnes à son bord. Dix ans que les familles des victimes restent sans nouvelles de leurs proches disparus, entre fausses pistes, enquêtes défaillantes, rumeurs et théories du complot complètement loufoques. Au total, plus de 120 000 kilomètres carrés ont été ratissés dans le sud de l’océan Indien, ce qui fait de cette recherche la plus vaste de l’histoire de l’aviation. De nombreuses hypothèses ont été émises: l’appareil aurait été saboté par l’un des pilotes, abattu ou «caché» par un gouvernement à cause d’une cargaison sensible ou d’un passager compromettant, ou, plus prosaïquement, il aurait subi une dépressurisation, un incendie ou un problème technique en vol.

Au fur et à mesure que les années ont passé, l’enquête a connu certaines avancées. Des morceaux de carlingue ont été repêchés, notamment un flaperon sur l’île de la Réunion en juillet 2015, qui a même relancé dernièrement certaines spéculations en raison des crustacés retrouvés sur le débris. Autant de découvertes qui ont à chaque fois redonné espoir de retrouver la carcasse du Boeing 777, mais sans succès. Un rapport officiel de 495 pages est venu finalement clore l’enquête, n’apportant pas de réponses définitives. Dix ans et un documentaire Netflix plus tard, les familles des victimes sont toujours en deuil.

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L’espoir renaît pour les familles de victimes

Effet d’annonce lié à ce triste anniversaire ou véritable promesse, le premier ministre malaysien Anwar Ibrahim a déclaré lundi lors d’une conférence de presse que son gouvernement serait «heureux» de relancer des recherches si de nouvelles découvertes convaincantes étaient faites. Et ces nouveaux éléments pourraient peut-être venir des Etats-Unis. Une société basée au Texas, Ocean Infinity, a en effet proposé ses services pour retrouver l’épave du MH370. Dimanche dernier, le ministre malaisien des transports Anthony Loke avait par ailleurs annoncé être en pourparlers avec la firme de recherche et de sauvetage sous-marin, ce qu’a également confirmé l’entreprise.

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Oliver Plunkett, directeur général d’Ocean Infinity, a déclaré qu’il se sentait «désormais en mesure de reprendre la recherche […] et [avait] soumis une proposition au gouvernement malaisien. […] Trouver le MH370 et apporter une solution à tous ceux qui sont liés à la perte de l’avion a été une constante dans nos esprits depuis que nous avons quitté le sud de l’océan Indien en 2018.» Cette année-là, la firme texane avait abandonné ses recherches, qui avaient duré six mois. Elle résume son offre ainsi: «pas de remède, pas de frais», c’est-à-dire que le client n’est tenu de payer les services que si la société obtient un résultat positif. L’équipe d’Ocean Infinity se montre optimiste, déclarant qu’elle a passé les six dernières années à analyser ses données avec des experts afin d’affiner la zone de recherche.

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La confirmation de la reprise de l’enquête par Anthony Loke a suscité une vague d’espoir auprès des familles des victimes. Environ 500 personnes s’étaient rassemblées dimanche dans un centre commercial près de Kuala Lumpur, la capitale malaisienne, pour une «journée du souvenir» et commémorer les dix ans de la catastrophe. Pour de nombreuses familles, retrouver la carlingue du MH370 serait une façon pour elles de faire leur deuil. «Nous avons vécu des montagnes russes au cours des dix dernières années. S’il n’est pas retrouvé, j’espère que cela continuera avec d’autres recherches», a déclaré Jacquita Gomes, dont le mari était membre du personnel de cabine.

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