SÉRIE – 40 FEMMES QUE VOUS DEVRIEZ CONNAÎTRE

Judith Leyster, lumineuse artiste du Siècle d’or dans l’ombre de Frans Hals

Par • le
Pendant des siècles, les œuvres de Judith Leyster ont été attribuées à tort à Frans Hals. Redécouverte à la fin du XIXe siècle, elle est aujourd’hui reconnue comme l’une des rares artistes femmes du Siècle d’or hollandais. En ce mois de mars, Beaux Arts sort de l’ombre quarante peintres, sculptrices ou encore photographes, que vous devriez absolument connaître.
Judith Leyster, Autoportrait [détail]
voir toutes les images

Judith Leyster, Autoportrait [détail], vers 1630

i

huile sur toile • 74,6 × 65,1 cm • Coll. National Gallery of Arts, Washington • © NGA

Née en 1609 à Haarlem, non loin d’Amsterdam, Judith Leyster est l’une des (très) rares peintres femmes du Siècle d’or néerlandais. Elle ne fait pas partie d’une lignée d’artistes : son père était brasseur ! Première femme à être admise à la guilde de Saint-Luc de Haarlem, elle reçoit le titre de maître et forme des apprentis dans son propre atelier. Entourée de ses assistants, elle répond aussi à de nombreuses commandes. Son mariage en 1636 avec un certain Jan Miense Molenaer, peintre lui aussi, met toutefois un terme à sa carrière florissante, même s’il est fort probable qu’elle ait occasionnellement repris les pinceaux pour assister son mari.

Tombée dans l’oubli après sa mort en 1660, nombre de ses tableaux furent donnés, notamment à Frans Hals, dont on a souvent rapproché le style. En 1893, surprise : le Louvre découvre sur La Joyeuse Compagnie (1630), tableau alors attribué à Hals, le monogramme de Judith Leyster caché sous la fausse signature de son contemporain ! Des recherches menées à la fin du XIXe siècle ont par la suite permis d’identifier d’autres tableaux de l’artiste, qui fut malgré tout longtemps considérée comme une simple imitatrice de Frans Hals

Son œuvre

Comme son contemporain Frans Hals, Judith Leyster excelle dans l’art du portrait et de la scène de genre. Musiciens, joueurs ou buveurs à l’air goguenard peuplent sa peinture dont la touche enlevée révèle la spontanéité des personnages représentés. L’artiste fait aussi preuve d’une parfaite maîtrise du clair-obscur, qui confère à ses œuvres une certaine puissance dramatique et la rapproche des caravagistes d’Utrecht, un groupe de peintres néerlandais du début du XVIIe siècle grandement influencés par le maître italien.

Judith Leyster, La Joyeuse compagnie
voir toutes les images

Judith Leyster, La Joyeuse compagnie, 1630

i

huile sur bois • 68 × 57 cm • Coll. musée du Louvre, Paris • © Bridgeman Images

Où la voir ?

Longtemps restée dans l’ombre de Frans Hals, l’œuvre de Judith Leyster fait aujourd’hui la fierté de musées du monde entier. En France, on peut toujours admirer La Joyeuse Compagnie au musée du Louvre. Au Mauritshuis se trouve La Proposition (1631), et à la National Gallery, Un garçon et une fille avec un chat et une anguille (1635). Pour un tête-à-tête avec le célèbre autoportrait de l’artiste posant souriante à son chevalet, comme saisie en plein travail [ill. en Une], il faudra vous rendre à la National Gallery of Art de Washington.

Retrouvez dans l’Encyclo : Frans Hals

Vous aimerez aussi

Carnets d’exposition, hors-série, catalogues, albums, encyclopédies, anthologies, monographies d’artistes, beaux livres...

Visiter la boutique
Visiter la boutique

À lire aussi