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Violences sexuelles hors du cadre familial : seules 2 % des victimes portent plainte

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Un rapport du ministère de l’intérieur, publié ce jeudi 7 mars, indique qu’en 2023, 84 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles hors du cadre familial. Soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente.
par Ludovic Séré
publié le 7 mars 2024 à 17h05

Plaintes, signalements, mains courantes… Au cours de l’année 2023, 114 000 victimes de violences sexuelles ont été décomptées par les autorités selon un rapport publié ce jeudi 7 mars par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Parmi elles, 84 000 sont victimes hors du cadre familial. Soit une augmentation de 6%, une hausse néanmoins «moins marquée en 2023 qu’au cours des années précédentes», est-il noté.

Sans surprise, 85 % de ces victimes sont des femmes, «alors qu’elles ne représentent que 52 % de la population en France». En revanche, dans 9 cas sur 10, ce sont des hommes qui sont mis en cause.

Dans le détail, en 2023, près des trois quarts d’entre elles ont subi des violences sexuelles physiques (viol ou tentative de viol, agression ou atteinte sexuelle), 12 % ont été victimes d’exploitation sexuelle (proxénétisme, recours à la prostitution de personnes vulnérables ou de mineurs, corruption de mineur et pédopornographie), 9 % d’exhibition sexuelle et 7 % de violences sexuelles non physiques (harcèlement, voyeurisme et outrages sexistes aggravés).

Plus de la moitié des victimes sont mineures au moment des faits

La répartition par sexe et âge de ces victimes de crimes et délits à caractère sexuel reste identique à celle observée depuis 2016, précise le rapport. Quel que soit leur âge, les femmes sont plus souvent deux fois plus ciblées que les hommes, notamment entre 15 et 39 ans (7 à 10 fois plus). Si globalement, un peu plus de la moitié sont mineures au moment des faits (55 %), leur âge varie en fonction de l’infraction : atteintes sexuelles, recours à la prostitution, pédopornographie et corruption de mineurs ne concernent quasiment que les moins de 18 ans.

Le SSMS rappelle également que ces victimes ne représentent qu’une minorité des personnes ayant subi ce type de violences chaque année, «ces faits pouvant n’être jamais signalés ou l’être beaucoup plus tard». Ainsi, selon l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité, 1 452 000 personnes âgées de 18 à 74 ans ont déclaré en 2022 avoir subi des violences sexuelles, non physiques dans la plupart des cas (harcèlement, outrage sexiste…). Parmi l’ensemble de ces victimes, 86 % ont déclaré que ces faits ont été commis hors du cadre familial ou conjugal. Les jeunes de 18 à 24 ans sont très fortement surreprésentés (44 %) et le nombre de victimes décroît fortement avec l’âge : les 55 à 74 ans ne représentent que 6 % des victimes de violences sexuelles commises en dehors du cadre familial.

Seules 2 % des personnes de 18 à 74 ans victimes de violences sexuelles hors cadre familial portent formellement plainte auprès des forces de sécurité. Ce taux atteint 6 % pour les violences sexuelles physiques contre 2 % pour les violences sexuelles non physiques.

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